Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Crise à Québec solidaire : Éric Duhaime courtise les électeurs de gauche

durée 13h50
14 mai 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUEBEC, Mont. —  , rappelant que «capitalisme» rime avec «pragmatisme». 

«S'ils sont sérieux dans leur démarche de pragmatisme, il faudrait regarder du côté du capitalisme et de la liberté du marché, parce que c'est comme ça qu'on peut vraiment améliorer notre environnement, atténuer la crise du logement, améliorer les conditions de vie des travailleurs et qu’on peut venir en aide aux plus démunis», lance Éric Duhaime en entrevue avec La Presse Canadienne. 

QS est en crise depuis la démission d’Émilise Lessard-Therrien de son poste de co-porte-parole, quelques mois seulement après avoir été élue. 

Dans la foulée de son départ, le chef parlementaire, Gabriel Nadeau Dubois, a affirmé qu’il veut que QS devienne un «parti de gouvernement» avec un programme plus «pragmatique». Cet appel au pragmatisme a toutefois provoqué de la grogne. 

«La majorité ne va pas aller se chicaner»

Le chef conservateur croit que la crise va provoquer des départs d’électeurs, surtout après le Conseil national de QS à la fin du mois. «La majorité ne va pas aller se chicaner. Ils vont voter avec leurs pieds et ils vont sacrer leur camp, ils vont passer à autre chose», dit le politicien qui se définit comme un libertarien . 

Dans une lettre publiée mardi matin dans «Le Devoir», Éric Duhaime raconte que lorsqu’il a pris la tête du PCQ, il a été «estomaqué» de «constater qu’environ 15 % de (ses) sympathisants provenaient de Québec solidaire».  

Lors de la dernière campagne électorale en 2022, Éric Duhaime a même recruté une ancienne candidate de QS, Luce Daneau, qui s’est présentée sous la bannière conservatrice dans la circonscription de Johnson. 

«Lentement mais sûrement, Luce a perdu ses illusions d’un gros État, tout en conservant ses idéaux d’améliorer le sort des individus — grâce à la concurrence, à la liberté et à la réduction de la taille de l’État», écrit Éric Duhaime dans sa missive. 

L’ancien professeur à l’Université Laval Patrick Provost – qui est également un ex-candidat solidaire – est aujourd’hui proche du PCQ. Il a prononcé un discours lors du dernier congrès du parti en novembre 2023. 

Selon Éric Duhaime, il y a des points communs entre ses électeurs et ceux de QS. «Ce sont des électorats plus jeunes, donc plus propices à vouloir changer le monde. (...) Ce sont aussi des gens qui sont prêts à faire de la politique pour des principes, plutôt que purement pour faire avancer leurs intérêts personnels», explique-t-il.  

Le chef conservateur dit observer le même phénomène sur la scène fédérale. «De nombreux jeunes qui sympathisaient avec le Nouveau Parti démocratique sont maintenant prêts à voter pour les conservateurs de Pierre Poilievre. Ces jeunes désabusés constatent qu’ils n’accéderont jamais à la propriété si l’État continue de contrôler la construction de nouveaux logements et de surréglementer les propriétaires immobiliers», écrit-il dans sa lettre au «Devoir». 

Mettre fin aux campements propalestiniens

Alors que le nombre de campements propalestiniens sur les campus universitaires continue d’augmenter, le chef conservateur croit qu’il est temps pour les manifestants de rentrer chez eux 

Mais pense-t-il, comme le premier ministre François Legault, que la police doit intervenir pour les démanteler? «À partir du moment où l'université demande à ce que les manifestants, qui sont sur son propre terrain, décampent, je pense que oui. C'est quand même une propriété qui appartient à l'université», soutient-il. 

«Tout en disant ça, ils ont le droit d'exprimer leur opinion, mais je pense qu'ils l'ont fait. Tout le monde a compris», ajoute le chef conservateur. 

Après ceux de l’Université McGill et de l’Université du Québec à Montréal, les étudiants de l’Université de Sherbrooke ont mis sur pied lundi un campement sur leur campus pour protester contre la guerre entre Israël et le Hamas. 

Thomas Laberge, La Presse Canadienne