Sculpteur, horticulteur et photographe, Claude Gagné peut déjà dire qu’il sera fort occupé cette année. Bien que 2015 soit à peine entamé, l’artiste beauceron présente déjà sa première exposition solo et travaille à en préparer une deuxième pour la fin de l’année.

L’artiste beauceron a commencé à faire de la photo il y a une quinzaine d’années. Au départ, sa démarche consistait à documenter la beauté de ce qui l’entourait. Au fil du temps, son travail s’est transformé, de telle sorte qu’il consiste maintenant à représenter des concepts et des idées. Claude Gagné mentionne également travailler beaucoup avec les formes. Il essaie de trouver des moyens de réaliser des photos pour qu’elles deviennent « sculpturales ».

« Je travaille à vouloir intégrer une troisième dimension sur des œuvres photographiques », explique Claude Gagné. La forme a donc une place importante dans son art. « En faisant le mélange des deux, ça permet d’explorer. Intégrer la troisième dimension ça permet d’aller plus loin dans cette illusion et de créer d’autres niveaux de perceptions, une façon de voir différente, simplement en utilisant une forme différente, un médium ou des techniques différentes », explique l'artiste.

L’artiste, qui expose actuellement « La Corse, Île de beauté », avoue cependant que cette exposition est complètement différente de sa démarche habituelle puisqu’il s’agit de photographies de paysages.

De la sculpture à la photo

Ce n’est cependant pas avec la photographie que Claude Gagné fait ses débuts en tant qu’artiste, mais en sculpture. Dans les années 70, il étudie la sculpture sur bois. L’artiste délaisse cependant ce métier pour l’horticulture, mais il y revient dans les années 2000, peu longtemps après que la photo soit entrée dans sa vie.

« La photo, c’est venu un peu par hasard. Dans le temps, quand j’ai décidé de m’inscrire en sculpture sur bois, c’était dans les choix qui s’offraient, mais c’était peut-être moins accessible. Au début des années 2000, la photo numérique apparaissait et ça me semblait un bon outil de travail pour ce que je faisais en horticulture. À partir de ce moment-là, j’ai développé plus une passion autour de la photo », mentionne l’artiste beauceron.

Le Concours Desjardins

Même s’il lui arrive encore de travailler à faire des sculptures éphémères sur neige ou sur sable, c’est davantage avec la photographie que l’artiste pratique la sculpture. Cette façon de faire lui permet d’obtenir plusieurs mentions lors des différentes éditions du Concours Desjardins organisé par le Musée Marius-Barbeau auquel il participe depuis plusieurs années.

Pour participer à ce concours, l’artiste utilise le médium mixte, c’est-à-dire qu’il travaille avec des photos, mais il mélange les genres. « Je travaillais avec des photos, mais des photos qui sont montées pour avoir une troisième dimension ou avec des photos montées en mobiles ou des photos avec des parties mobiles. Dans ce cadre-là, c’était un travail plus près de la sculpture parce que c’est représenté en trois dimensions », explique l’artiste.

Le travail de Claude Gagné lui vaut plusieurs mentions, mais c’est une œuvre entièrement photographique qui permet de remporter le prix de la CRÉ en 2013.

Le processus de création

Le processus de création d’une œuvre est très important pour Claude Gagné, comme pour beaucoup d’autres artistes, puisque ce processus engendre une profonde réflexion qui permet à l’artiste de cheminer.

« On travaille, on trouve une façon de réaliser l’œuvre, mais en même temps c’est un travail sur nous. Moi, je travaille sur moi en même temps, à explorer qu’est-ce que ça me fait, vers quoi ça m’amène, qu’est-ce que ça me fait ressentir et pourquoi je le fais. C’est souvent flou. On travaille beaucoup dans le flou. On ne sait pas exactement où on s’en va, mais c’est tout un processus qui permet de cheminer », mentionne l’artiste.

Autres projets

L’an 2015 aura été une année d’expositions en solo pour l’artiste Claude Gagné qui, avec « La Corse, Île de beauté », en est à sa première en solitaire. Bien que « La Corse, Île de beauté » se tienne à La Poulette Grise de Sainte-Marie jusqu’au 30 mars, l’artiste travaille déjà à préparer sa deuxième exposition, « In Vivo », qui sera présentée au Centre culturel Marie-Fitzbach dès le mois de décembre prochain.

Bien que l’exposition soit actuellement en chantier, l’artiste promet d’ores et déjà qu’elle sera plus en lien avec sa démarche artistique habituelle, c’est-à-dire qu’elle présentera des objets tridimensionnels, mobiles ou interactifs réalisés principalement à partir de photographies qui créeront l’illusion de la vie. « L’idée de l’expo c’est de faire un ensemble d’éléments qui sera un collage de parties pour faire un tout qui sera plus global », mentionne Claude Gagné en annonçant que le tout présentera un corps sublimé par sa déconstruction.

En plus de ces deux expositions solos, Claude Gagné participera à une exposition collective qui se tiendra à la fin février. Cette exposition vise à souligner le 25^e anniversaire d’Artistes et Artisans de Beauce.