Le Sea King, un hélicoptère historique de passage à l'aéroport de Saint-Georges
Un hélicoptère de la Marine royale canadienne puis des Forces canadiennes, de type Sikorsky CH-124 Sea King, a été observé le mercredi 13 juin, à midi, à l'Aéroport de Saint-Georges. C'est un type d'hélicoptère militaire de lutte anti-sous-marine conçu pour une utilisation à partir d'un bateau. Ce vieil appareil, qui est en opération depuis 1963, devrait toutefois se retrouver prochainement dans un musée de la Colombie- Britannique.
Selon Gilles Lessard, membre du club aéronautique de Beauce, ce type d'appareil coûte très cher à opérer puisque les frais d'entretien par heure de vol sont considérables, soit des dizaines d'heures d'entretien pour chaque heure de vol. Cet appareil désuet et dépassé devrait être remplacé par le gouvernement, mais c'est une question très politique qui perdure depuis des dizaines d'années. Le Sea King est utilisé principalement pour les missions de recherche et sauvetage en mer.
Le brigadier général Michel Lalumière, directeur général du Développement de la Force aérienne, a indiqué que l’Aviation royale canadienne souhaitait moderniser sa flotte d’hélicoptères de recherche et de sauvetage en vue de l’utiliser jusqu’en 2040, et que le projet en était actuellement à l’étape de l’analyse des options.
Compte tenu, plus généralement, de la nécessité de consolider la recherche et le sauvetage, ce projet de modernisation doit aller de l’avant, et il faudra envisager diverses manières possibles de renforcer la flotte actuelle, qui ne comprend aujourd’hui que 14 appareils réparties entre les côtes est et ouest. Il n’y en a aucun dans la région centrale, entre les Grands Lacs et le pôle Nord.
Un hélicoptère qui cache un débat politique
En 1987, le gouvernement Mulroney annonce la commande de 35 hélicoptères EH-101 pour remplacer les CH-124 Sea King.
Au début des années 1990, le gouvernement canadien affronte un déficit et un taux de chômage croissant, le programme de renouvellement de la flotte d'hélicoptères n'est pas très populaire.
En 1993, la nouvelle chef du Parti progressiste-conservateur, Kim Campbell, tente de calmer le jeu en réduisant la commande à un montant de 4,4 milliards de $ CAN. Le chef du Parti libéral du Canada, Jean Chrétien, promet d'annuler le renouvellement des hélicoptères et en fait un enjeu électoral lors de l'élection fédérale canadienne de 1993.
Peu de temps après son élection en octobre 1993, le gouvernement Jean Chrétien ordonne l'annulation de la commande d'hélicoptère, entraînant le paiement d'une pénalité de 500 millions de $CAN. Ce geste sera critiqué plus tard, au fur et à mesure que les Sea King vieillissent.
Après la retraite de Jean Chrétien, le nouveau chef du Parti libéral fédéral, Paul Martin, fait une priorité du remplacement des Sea King.
Le CH-124 Sea King est destiné à être remplacé graduellement par le CH-148 Cyclone, mais le remplacement complet n'a pas encore été effectué. Cette question politique n'est donc pas encore totalement résolue.
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