Entrevue avec Stéphane Maheux, chef du service de sécurité incendie de Saint-Martin
L'incendie chez Matra a été causé par un phénomène rare
L’usine Matra située à Saint-Martin a été la proie des flammes hier, après qu’une explosion soit survenue dans l’entrepôt de ripe de bois, blessant par le fait même un employé. Le chef du service de sécurité incendie de Saint-Martin, Stéphane Maheux, explique que le phénomène en cause est rare et imprévisible.
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50 pompiers sont intervenus hier vers 12h15, dans l’entrepôt de ripe de bois de l’usine Matra. Alors qu’un opérateur de chargeuse s’affairait à vider la ripe, une poche d’air s’est formé causant ainsi une détonation.
Il s’agit d’un phénomène rare, connu sous le nom de pyrolyse, explique le chef pompier de Saint-Martin.
« C’est un phénomène de combustion par la dégradation du produit qui crée une chaleur, et ça peut résulter en un incendie. »
Des conditions particulières devaient être réunies pour que cette réaction chimique se produise, notamment un bas taux d’oxygène.
Les membres du service des incendies ont adopté une stratégie offensive dans l’usine de granules et une stratégie défensive dans l’entrepôt. Les derniers pompiers ont quitté les lieux à 23h hier soir.
Plusieurs incidents
Au cours des trois dernières années, six incendies sont survenus dans les deux usines de la compagnie Matra, dont quatre dans les installations de la 95e Rue à Saint-Georges. Il s’agissait d’un deuxième incident dans ce bâtiment de l’usine de Saint-Martin, qui aurait difficilement pu être évité affirme Stéphane Maheux.
« Il ne faut pas que l’entreprise soit considérée négligente. Matra travaille avec un produit qui est excessivement inflammable. La poussière de pin est un matériau sec et tout ce qui se trouve dans l’usine c’est du bois sec. »
Dans sa carrière de pompier, c’est la première fois qu’il avait affaire à un tel phénomène.
Dommages humains et matériels
L’employé dans la soixantaine qui a été blessé a été transféré à l’unité des grands brûlés de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Aux dernières nouvelles, il était dans un état stable.
Selon Vincent Nadeau, directeur général aux ressources humaines, les dommages matériels ont été évalués à 75 000 $. La structure de l’entrepôt ne s’est pas effondrée.
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