Samuel Poulin, Alex Gagnon-Lacroix et Robert Dutil ont pris part au débat politique organisé par la Chambre de commerce de Saint-Georges ce jeudi au Georgesville. L’affrontement était présenté sous forme de duel entre chacun des candidats.
L’emploi
Le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ), Samuel Poulin, croit qu’il faut d’abord faire un ménage dans les crédits d’impôt alloués aux régions-ressources afin de donner un coup de pouce à l’emploi. Selon lui, ce programme amène une concurrence déloyale envers certaines entreprises de la région. Rappelons que Jimmy Laflamme, président de l’entreprise Roméo Laflamme & fils de Saint-Benoît, a évoqué les régions-ressources comme facteur l’ayant poussé à prendre la décision de fermer définitivement la manufacture centenaire.
Pour le candidat du Parti québécois (PQ), Alex Gagnon-Lacroix, il faut soutenir les Petites et moyennes entreprises (PME) plutôt que de s’attaquer au programme des régions-ressources. Pour y arriver, son parti propose d’abord une politique industrielle qui vise à encadrer les 300 entreprises ayant le plus fort potentiel de croissance économique au cours des prochaines années. Ensuite, le PQ souhaite créer une banque économique de développement, et mettre en place d’une politique de recherche et d’innovation dans laquelle le parti investira 327 M$ pour soutenir les innovations et les commercialiser.
« On va régler un problème; on va se débarrasser du PQ et ça va nous aider avec le problème des régions-ressources », réplique Robert Dutil, candidat au Parti libéral du Québec (PLQ). Il accuse le Parti québécois d’avoir relancé le problème depuis son élection en 2012 alors que le PLQ était sur le point de remédier définitivement à la situation. Cependant, pour remettre le plan du PLQ sur les rails, M.Dutil affirme que cela nécessitera un mandat majoritaire à son parti.
Outre les régions-ressources, le candidat à la CAQ et M.Dutil sont d’accord pour relancer le Plan Nord puisque cela amènera inévitablement des emplois en Beauce. Le PQ a été critiqué sévèrement pour avoir abandonné cette initiative amenée par le gouvernement Charest. Selon M.Dutil, le Plan Nord permettrait de créer environ 500 emplois immédiats dans la région.
Par ailleurs, Samuel Poulin a défendu le projet Saint-Laurent prôné par son parti. Selon lui, la région profiterait de la manne puisque plusieurs contrats pourraient être octroyés aux entreprises d’ici.
Coupures
Toujours dans l’esprit de couper dans la bureaucratie au Québec, la CAQ propose d’abolir les Commissions scolaires et les agences de santé. L’objectif, selon Samuel Poulin, est d’investir davantage dans les services aux citoyens plutôt que dans les structures jugées non nécessaires.
Du côté du PQ, on est contre l’abolition de telles entités, mais pas contre un ménage dans l’organisation de celles-ci. En ce qui a trait aux taxes scolaires, M. Gagnon-Lacroix dit qu’il serait possible de contrôler le pouvoir de taxer des Commissions scolaires afin de donner un répit aux contribuables.
Souveraineté
Attaqué de toutes parts quant à un éventuel référendum sur la souveraineté, Alex Gagnon-Lacroix dit que la position de son parti est claire : il y aura un référendum seulement lorsque les Québécois seront prêts. Selon lui, le PQ n’imposera pas un vote sur la souveraineté si la population est en désaccord. À cet effet, il a lancé une pointe à Robert Dutil et à son chef Philippe Couillard. « Mme Marois s’engage à tenir un référendum quand les Québécois en voudront un alors que M. Couillard s’est engagé, dès 2017, à signer la Constitution canadienne […] et nous n’aurons même pas notre mot à dire », s’exclame M. Gagnon-Lacroix.
Rappelons que le Québec n’a jamais signé la Constitution canadienne en 1982 alors que le premier ministre de la province à l’époque, René Lévesque, avait été mis à l’écart du processus. Cet événement, mieux connu comme « La nuit des longs couteaux », aura créé la discorde dans tout le pays et aura grandement servi la cause du mouvement indépendantiste.
Le débat intégral
Notez que la population pourra voir l’entièreté du débat sur les ondes de TV COGECO ce jeudi dès 21 h.