Les retombées économiques d’un événement subventionné ont-elles une importance?
Samedi dernier, le Comité des fêtes de Saint-Georges a réussi un coup de force en attirant près de 8 000 personnes aux abords du boulevard Dionne dans le cadre du défilé de Noël 2014. Les retombées économiques d’un tel événement, subventionné par la Ville via le budget annuel octroyé à l’organisme, ont-elles une importance?
Certains considèrent la parade démesurée pendant que d’autres y voient plutôt une excellente activité pour la Ville. Alors que quelques commerçants soutiennent que l’activité n’a rien changé à leur achalandage habituel, d’autres commerces déplorent la logistique de l’évènement et la fermeture hâtive du boulevard qui, dans certains cas, a eu un impact négatif sur leur chiffre d’affaires. Selon l'information rapportée par ces derniers, l'accès au boulevard Dionne aurait été fermé 3 h avant le début du défilé.
Du côté du IGA Rodrigue et filles, la parade a occasionné une diminution des ventes ce samedi puisque l’accès au stationnement était limité. Toutefois, cela importe peu à la direction qui considère que c’est le prix à payer pour avoir des activités d’envergure dans la ville.
Les retombées économiques, pas nécessairement une priorité
Composé de bénévoles, le Comité des fêtes de Saint-Georges est un organisme sans but lucratif qui est mandaté par la Ville afin de tenir des activités pour les familles et les membres de la communauté.
Selon Serge Thomassin, président du comité, le budget d’opération était de 120 000 $ cette année pour la réalisation de 14 activités, dont entre autres la course de bateaux-dragons, la fête nationale et celle de la Confédération. À elle seule, la parade aura coûté 50 000 $ pour une durée approximative de 1h30.
L’heure est aux bilans au Comité des fêtes et il est présentement impossible d’évaluer les retombées économiques d’un événement comme le défilé de Noël à Saint-Georges. Toutefois, selon le maire Claude Morin, calculer le retour sur investissement dans ce cas-ci n’est pas une nécessité. « Les gens paient des taxes et ils veulent des activités, qu’elles soient rentables ou non. Allez dans n’importe quelle ville au Québec, vous en aurez des activités. Ce 120 000 $, c’est de l’argent bien placé. Si nous voulons une ville dynamique, ça prend des activités de toutes sortes », explique M. Morin. « Pour 2015, nous avons été désignés comme étant une Franco-Ville. Il va y avoir des dépenses, c’est sûr, mais ça met Saint-Georges sur la carte tant au niveau du Québec, du Canada et même du monde », ajoute-t-il.
Depuis quelques années, la Ville semble en effet favoriser à l’occasion des activités permettant à Saint-Georges de se démarquer à plus grande échelle. Beauce Art, par exemple, pourra encore bénéficier d’une subvention de 50 000 $ pour l’International de sculpture qui, selon Claude Morin, a été un succès en 2014.
La corporation du Grand prix cycliste de Beauce, qui offre justement une visibilité internationale à la ville et aux environs, peine toutefois à obtenir plus de subventions auprès de Saint-Georges avec un montant annuel de 35 000 $. Selon les chiffres fournis par Jean-François Morin, nouveau président de la corporation, l’ensemble des activités de l’événement génère des retombées de près de 1,5 M$ pour la Ville de Saint-Georges. Cette somme inclut uniquement la venue des cyclistes, de leurs équipes et des commissaires. Le reste, par exemple les retombées de l’achalandage créé par les spectateurs auprès des restaurateurs, n’est pas calculé. Or, de tous les événements subventionnés par la Ville, le Grand prix cycliste de Beauce figure parmi les seules organisations en mesure d’évaluer concrètement les retombées économiques engendrées à Saint-Georges.
Le maire Claude Morin précise cependant que l’aide financière de la Ville ne se limite pas qu’aux sommes versées et qu’il faut prendre en considération tout le soutien logistique à l’événement, évalué à plusieurs milliers de dollars. À cet effet, l’organisation devra gérer une autre problématique l’an prochain puisque la Sûreté du Québec (SQ) souhaite revoir son modèle de facturation pour tous les événements nécessitant la présence d’effectifs policiers. (Article de référence ici)
Rappelons que la corporation du Tour de Beauce tient 22 journées d’activités dans la ville et dans les environs, comprenant le Championnat Québécois sur route espoirs, le Défi Brunet +, le Grand Fondo Colnago, le Festitour, les Championnats canadiens sur route, le Tour de Beauce et finalement la Beauce Run.
2 commentaires
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Dans ces temps de restrictions je trouve ça dérangeant de consacrer de telles sommes des taxes à cet effet . S'il y a tant d'argent , baissez les taxes !!