Cavale meurtrière à Montréal : la CAQ réclame des modifications à la loi P-38
Par Salle des nouvelles
La Coalition avenir Québec (CAQ) demande un assouplissement des lois en vigueur lorsqu’il est question de protection des personnes dont l’état mental présente un danger majeur à la suite de la cavale meurtrière qui a coûté la vie à deux personnes dans la nuit du 4 au 5 décembre.
« Bien que nos premières pensées accompagnent évidemment les familles éprouvées par ce drame, j’appelle le ministre Gaétan Barrette à l’action immédiatement pour éviter d’autres cas tragiques », a lancé le député de Lévis, François Paradis.
Selon la CAQ, l’histoire de Frédérick Gingras, accusé de meurtres prémédités et de tentatives de meurtre, soulève des doutes importants sur la capacité du réseau de la santé et du système de justice à prévenir ces drames humains. Le porte-parole du parti en matière de santé, François Paradis, a dit partager le même avis que plusieurs spécialistes en santé mentale : il faut revoir certaines dispositions de loi P-38 afin de permettre l’intervention immédiate de professionnels de la santé auprès d’un patient qui présente des signes évidents de violence.
« La cavale de M. Gingras est une tragédie humaine, alors que deux personnes ont perdu la vie. Je sais qu’il y a présentement une enquête policière, mais cela ne devrait pas nous empêcher de réfléchir. On sait déjà qu’il était atteint de graves problèmes de maladie mentale. J’ai pu m’entretenir avec Hélène Fradet, directrice générale de la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale et nous arrivons à la même conclusion : nous ne pouvons laisser tomber entre les mailles du filet des personnes vulnérables, atteintes de graves problèmes mentaux, en raison de lois mal adaptées. Il faut étudier une réforme de la loi P-38 pour éviter d’autres tragédies. Gilles Chamberland, directeur des services professionnels à l’Institut Pinel, a lui-même souligné que “les exigences devraient être assouplies comme ça se fait en Ontario”. M. Barrette, pourquoi ne pourrait-on faire de même au Québec » s’est demandé M. Paradis.
Sans volonté politique, ce dossier sera sans doute relégué aux oubliettes, a averti le député de Lévis. « Comme l’a mentionné M. Chamberland, une personne qui a déjà un diagnostic et qui est malade au point où elle n’est pas capable de demander des soins pour elle-même devrait bénéficier d’aide bien avant qu’elle ne passe aux actes. C’est un sujet sensible, j’en conviens, et c’est la raison pour laquelle j’offre ma collaboration au ministre de la Santé pour corriger certaines lacunes dans la loi P-38 », a insisté François Paradis.
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