Nourrir une famille de quatre personnes avec 100$ par semaine: comment est-ce possible?
Les membres du Groupe de Réflexion et d’Action sur la Lutte à la Pauvreté (GRAP) de la Nouvelle-Beauce ont réalisé, le 9 octobre dernier, l’activité « Épicerie à faible coût ». Le but de cette activité qui en est à sa deuxième édition est de sensibiliser la population aux réalités vécues par les familles à revenu modeste.
Chantale Baribeau, directrice générale de la radio FM 101,5, et Marie-Christine Lavoie, coordinatrice du projet SISCA Nouvelle-Beauce ont eu l’occasion de se prêter au jeu pour vivre l’expérience de faire une épicerie permettant de nourrir une famille de quatre personnes durant une semaine avec seulement 100 $. L’expérience a permis aux dames de se mettre dans la peau d’une famille à revenu modeste.
« Le scénario de cette activité était basé sur un budget réel d’une famille de deux adultes et deux enfants de 8 et 10 ans, dont les deux parents travaillent, le père à temps plein dans une usine à un salaire de 16 $ de l’heure et la mère dans un magasin à raison de 25 heures par semaine à un salaire horaire de 10,35 $. En prenant soin de calculer toutes les dépenses tels le loyer, l’électricité, le téléphone, l’auto, etc., il ne leur reste que 100 $ par semaine pour se nourrir. Par conséquent, les participants avaient donc un budget de 100 $ pour faire l’épicerie pour une semaine en planifiant non seulement les repas du soir, mais aussi les déjeuners, les lunchs du midi, ainsi que les collations pour tous les membres de la famille », explique-t-on chez GRAP de la Nouvelle-Beauce.
Avant de relever le défi de faire une épicerie pour une semaine avec 100 $, mesdames Baribeau et Lavoie ont dû se préparer longuement en créant un menu de la semaine et en épluchant les circulaires. Malgré la tâche ardue, elles ont réussi à relever le défi puisque la facture de l’épicerie de Marie-Christine Lavoie s’est élevée à 99,15 $, alors que celle de Chantale Baribeau a coûté 98,32 $ après qu’elle ait dû enlever une boîte de céréales, un chou et un sac de carottes.
À la suite de leur expérience, les deux dames se sont entendues pour dire que l’exercice n’était pas simple à réaliser et que pour réussir à économiser le plus possible, il fallait être bien préparé. Pour ce faire, il faut établir un menu de la semaine à partir des spéciaux dans les épiceries et faire une liste d’achats qu’il faut respecter.
Chantale Baribeau et Marie-Christine Lavoie ont trouvé que 100 $ par semaine, ce n’était pas beaucoup pour nourrir deux adultes et deux enfants. Bien qu’elles n’aient pas pu se permettre de luxe et qu’elles ont dû s’en tenir à l’essentiel, les dames ont tout de même réussi à préparer des repas et des collations équilibrés. Cependant, leur défi ne contenait aucune autre contrainte d’achat comme du papier hygiénique, du beurre, du ketchup, etc. Elles ont donc eu plus d’argent pour les repas de la semaine.
Des alternatives
Selon Mesdames Baribeau et Lavoie, les familles qui ont un budget hebdomadaire aussi petit doivent se trouver des alternatives. L’utilisation de bons de réduction devient donc une option très intéressante s’ils sont utilisés au maximum, tout comme les sites internet qui permettent d’en trouver encore plus. Les soldes permettent pour leur part de faire des provisions de denrées non périssables. Une autre avenue proposée pour économiser le plus possible est de se regrouper avec d’autres familles afin de créer des groupes d’achats, ce qui permet d’acheter en plus grosse quantité tout en effectuant un maximum d’économies. Le GRAP de la Nouvelle-Beauce propose aussi comme alternative les jardins communautaires ou collectifs qui permettent aussi de se nourrir à faible coût. De leur côté, les cuisines collectives permettent de faire plus d’économie que lorsque chaque famille cuisine seule. Le GRAP de la Nouvelle-Beauce déplore que, malgré toutes ces alternatives, certaines familles aient tout de même de la difficulté à joindre les deux bouts. Dans ces cas, les banques alimentaires et les services d’entraide peuvent s’avérer d’une grande utilité. Il ne faut donc pas hésiter à y faire appel.
Cette activité à laquelle ont participé Chantale Baribeau et Marie-Christine Lavoie a été filmée dans le cadre de la réalisation d’une websérie qui sera diffusée lors de la campagne « Coupable de préjuger ? » dont le lancement a eu lieu lors de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté qui s’est tenue le 17 octobre dernier.
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