Gestion des déchets: payer pour enfouir ou payer pour composter?
Dans le cadre de la série de conférences de sensibilisation à l’environnement, organisée par la municipalité de Courcelles, le coordonnateur en gestion des matières résiduelles de la MRC du Granit, Raymond Piette, abordera samedi matin la gestion des déchets domestiques. L’historique de la gestion des matières résiduelles sera exposé ainsi que les raisons de recycler, et ce qui peut être recyclé ou non. La question du coût de l’enfouissement et de l’incinération versus le coût du recyclage et du compostage sera également abordée. M. Piette rappelle l’importance d’informer les citoyens de cette problématique puisque nous serons selon lui bientôt confrontés à des choix de société. Il est évident que personne n’a envie de payer plus de taxes, mais M. Piette affirme que «nous payerons tôt ou tard de toute façon, par la mauvaise qualité de l’air et de l’eau et d’autres problèmes auxquels nous ferons face.»
Plan de gestion
Les MRC du Québec ont fait approuver par le gouvernement un Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) en 2003-2004. Le gouvernement les a contraints à réduire l’enfouissement à 65% des déchets générés. Il y a donc un 35% des déchets produits qui se doit d’être recyclé. Les MRC de la province ont jusqu’au 31 décembre 2008 pour se conformer. Par exemple, la MRC du Granit, en vue de respecter ce règlement, a instauré le recyclage dans les 7 municipalités sur les 20 qu’elle compte où le service n’était pas offert.
Facture salée pour les citoyens?
Plusieurs études ont prouvé que les coûts de l’enfouissement sont plus élevés à long terme que les coûts de création de nouveaux systèmes de récupération ou de compostage. Dans la ville de Sorel, par exemple, un troisième bac, le système de co-compostage, a été instauré. Cela a augmenté les comptes de taxes des citoyens, mais à long terme ils paieront moins, puisque la facture d’enfouissement des déchets augmentera considérablement.
Selon Raymond Piette, seulement 10 à 15% des sites d’enfouissement et d’incinération seraient conformes aux nouvelles normes mises en vigueur par le gouvernement. Ces nouvelles normes environnementales ont jusqu’au 19 janvier 2009 pour être appliquées à tous les sites d’enfouissement de la province. Le coordonnateur à la gestion des matières résiduelles affirme que le processus de mise aux normes d’un tel site prend jusqu’à 36 mois et coûte extrêmement cher. Il calcule une forte augmentation de la facture d’enfouissement des déchets. Pour le moment, enfouir une tonne de matières résiduelles coûte entre 25 et 50$. Il prévoit qu’il en coûtera environ entre 85 et 120$ dans les nouveaux sites, afin de payer les frais des nouvelles installations.
Recycler et composter
Raymond Piette estime selon ses données qu’un citoyen génère en moyenne une tonne de déchets par année. De ce chiffre, environ 25 à 30% des matières sont récupérables. Il explique que 50% de ce qui reste dans la poubelle d’un citoyen moyen, une fois les matières recyclables mises dans le bac, sont des putrescibles et pourraient êtres compostés. Les déchets ultimes qui resteraient seraient moindres et la facture d’enfouissement moins salée.
La conférence sur la gestion des matières résiduelles à la maison permettra aux citoyens de mieux comprendre la problématique et d’apprendre quelques trucs pour réduire sa production de déchets. La conférence est présentée le samedi 14 octobre à 9h30 au Moulin Bernier au coût de 3$.
Julie Beaudoin
EnBeauce.com
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