La deuxième partie de l’audience publique sur le prolongement de l’autoroute 73 s’est poursuivie hier et plusieurs groupes et institutions ont pu se faire entendre. Les impacts positifs du projet pour le développement économique et la sécurité ont été rappelés mercredi après-midi et en soirée, mais également d’autres arguments ont été exprimés comme l’impact sur les soins de santé des Beaucerons et sur le développement du tourisme dans la région. Encore hier, l’urgence de réaliser le prolongement de l’autoroute a été maintes fois soulignée.

Pour des questions de santé
Le Centre de Santé et de Services sociaux de Beauce a ajouté sa voix mercredi après-midi «aux autres qui s’élèvent pour s’assurer que l’échéancier de réalisation 2010 soit respecté». Le choix du tracé n’a pas été remis en cause. Dans son mémoire, le CSSSB rappelle que «la région se mérite tristement la première ou la deuxième place selon les années pour les accidents en véhicules routiers» et que «le réseau routier pourrait être mis en cause». De nombreux transferts de patients vers des centres hospitaliers de la région de Québec sont effectués chaque année. En 2004-2005 et en 2005-2006, 325 patients ont été transférés de l’urgence de Saint-Georges vers un autre établissement du réseau. Le mémoire fait mention d’un autre fait indéniable dans la région, «la population de notre territoire se déplace en grand nombre vers Québec et Lévis pour obtenir divers services, pas ou difficilement accessibles dans la région». Tout ce qui a trait à la rapidité et à la sécurité du réseau routier a été mentionné par le CSSSB comme un facteur déterminant au bien-être de la population et aux services de santé de qualité qui leur sont offerts.

À la défense de l’environnement
Le Conseil régional de l’environnement Chaudière-Appalaches (CRECA) a affirmé qu’il est justifié de prolonger l’autoroute jusqu’à la route 204. Diverses raisons ont nommées comme les problèmes actuels sur la route 173, entre autres la traverse de «centres d’agglomérations urbaines qui occasionne des nuisances pour la population, notamment en terme de bruit, de poussière et de congestion». La CRECA a tenu à rappeler que le tracé choisi doit être celui qui a le moins d’impacts sur le milieu biophysique et le milieu humain. Le tracé Est est recommandé par le conseil puisqu’il est celui qui a le moins d’impacts négatifs sur les cours d’eau naturels traversés (6 contre 13) et sur la perte de superficie pour le marécage Loubier (1,6 hectares au lieu de 3,2). La protection de la faune et de la flore doit être prise en compte, mais la CRECA rappelle que peu importe le tracé, dans ce cas-ci, les impacts sont similaires. Le milieu humain doit également être respecté, cela comporte pour la CRECA l’alimentation en eau potable, le paysage, le climat sonore et le patrimoine. Leur mémoire souligne que «l’organisation du transport doit intégrer de plus en plus efficacement les principes du développement durable».

L’essor économique
La Chambre de commerce de Saint-Georges appuie le tracé Est en rappelant qu’il est celui qui comprend le moins d’impacts négatifs quant à la pénétration du surplus d’eau en cas de fortes pluies et en regard du coût moindre (10 millions$ de moins). Le mémoire de la Chambre indique que l’arrivée de l’autoroute 73 à Saint-Georges favorisera l’élaboration de nouveaux pôles commerciaux et augmentera les échanges commerciaux inter-régions. Le raccordement à la 74e Rue est celui de moindre impact selon la Chambre de commerce qui croit que ce choix est justifié. «Dans une perspective de planification à long terme, il fait face au meilleur endroit pour une éventuelle traversée de la rivière Chaudière».

Développement touristique
Le Centre local de développement a également présenté sa position favorable à l’arrivée de l’autoroute à Saint-Georges dans les plus brefs délais et ce jusqu’à la Route 204. Outre les facteurs économiques déjà mentionnés par d’autres organisations, ils ont soulevé les conséquences d’un «réseau de transport sous-équipé» sur la rentabilité des entreprises. Le prolongement de l’axe autoroutier réduira le temps et les coûts liés au transport des marchandises. Leur mémoire soutient qu’«en facilitant et en sécurisant les déplacements des touristes vers notre région, nous pourrions assurément en augmenter le nombre et maximiser les retombées économiques de ces déplacements». La revitalisation de 1a 173, qui serait désengorgée par le prolongement de l’autoroute, est également envisagée afin d’y développer des circuits touristiques divers.

Choix du tracé
En général, les gens et organisations qui se sont exprimés hier étaient en faveur du tracé proposé, soit le tracé Est. Toutefois, comme mardi, ce choix ne fait pas l’unanimité. Le syndicat de l’UPA de l’Érable a demandé au Bureau des audiences publiques sur l’environnement de recommander que le prolongement de l’autoroute 73 soit localisée sur le tracé Ouest, plus près du secteur urbanisé de Beauceville. Selon leur mémoire, le tracé Ouest permet «d’éviter les perturbations agricoles».
 
D’autres se sont manifestés en faveur du respect de l’échéance 2010 pour l’arrivée de l’autoroute jusqu’à la Route 204 en comme la MRC Beauce-Sartigan. Le Conseil économique de Beauce soutient également la réalisation des travaux dans les plus brefs délais et mentionne que «l’examen des travaux en multipoint est une avenue intéressante». Les Amis de l’autoroute et l’Association Québec-Boston ont également participé à l’audience publique.

Une autre séance du BAPE aura lieu jeudi en après-midi, ce qui mettra un terme à la deuxième partie de l’audience publique. Un compte-rendu des positions et arguments défendus lors de la dernière séance de l’audience sera disponible plus tard en soirée.

Julie Beaudoin
EnBeauce.com