La sécurité du revenu au cœur des préoccupations des producteurs de porcs de la Beauce
Des représentants du Syndicat de l’UPA de La Nouvelle-Beauce, de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, des Éleveurs de porcs de la Beauce, ainsi que des élus de la MRC de La Nouvelle-Beauce, ont fait le point hier sur le dossier de la sécurité du revenu.
« Notre pays négocie de nombreuses ententes de libre-échange, ce qui implique que nous devons être compétitifs avec eux. Si l'on ne veut pas subventionner les producteurs sous ASRA à la même hauteur que ceux des autres pays avec lesquels nous avons signé des ententes, nous ne demeurerons pas compétitifs très longtemps, déjà que le Canada est l’un des pays développés qui soutient le moins son agriculture », lance Paul Doyon, président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.
Ce dernier déplore notamment les coupures faites au cours des dernières années dans les programmes de la Financière agricole du Québec (FADQ) qui auront eu un impact majeur dans plusieurs productions. Le secteur porcin, qui représente environ la moitié des revenus de la MRC de la Nouvelle-Beauce, aura été affecté par ces coupures. Au Québec, la région se positionne au deuxième rang en ce qui a trait aux revenus agricoles toutes productions confondues dans ce secteur. « On sait que les producteurs de porcs ne l’ont pas eu facile certaines années et que des dizaines d’entre eux ont dû fermer les livres. Le nombre de bovins a baissé de 30 % et le pire a été dans la production d’agneaux, où l’on importe maintenant plus de la moitié de cette viande consommée au Québec », souligne-t-il.
Le président de la Fédération de l’UPA Chaudière-Appalaches rappelle par ailleurs que la plupart des programmes de sécurité du revenu ont été instaurés dans les années 70. « Ce n’est pas par caprice ni par fantaisie qu’ils ont vu le jour. Ces programmes ont été essentiels au développement de notre agriculture et le sont encore aujourd’hui. Si nous avons une filière porcine qui génère des milliers d’emplois tant en aval qu’en amont, c’est parce que nous avons des programmes de sécurité du revenu […] Ces programmes servent à sécuriser toute l’industrie, non seulement les producteurs, mais aussi la production et la fourniture d’intrants, les institutions financières et les fabricants d’équipements. Tout le monde en profite », explique M. Doyon.
La Chaudière-Appalaches compte 702 fermes porcines et entreprises de transformation qui génèrent 5 970 emplois et plus de 605 M$ en valeur ajoutée à l’économie. Cette vitalité est redevable à la ténacité des éleveurs de porcs selon le président des Éleveurs de porcs de la Beauce, Cécilien Berthiaume.
Malgré ces chiffres, rien n’est acquis pour l’avenir et les différents acteurs du milieu croient qu’il faut investir pour rester compétitifs. « À la suite d’une étude faite auprès d’éleveurs québécois, on constate que les fermes du Québec ont pris un retard considérable en matière d’investissement. Nos bâtiments d’élevage sont vieillissants et peu de producteurs ont des projets d’investissement pour remédier à la situation. Ces dépenses seront majeures : la modernisation de nos établissements est estimée à 500 M$ », affirme M. Berthiaume.
Malgré un certain progrès quant aux conditions favorables au développement et à l’investissement au gouvernement du Québec, les intervenants du milieu souhaitent une meilleure couverture des coûts de production et une assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) sécurisée sur plusieurs années.
Finalement, selon M. Berthiaume, dans un marché ouvert sur le monde, les éleveurs de porcs reconnaissent qu’ils doivent demeurer concurrentiels, réduire leurs coûts de production et favoriser une meilleure acceptabilité sociale, notamment en ce qui a trait au bien-être animal, ce qui s’avère un enjeu prioritaire pour eux.
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