Limite d'alcool au volant à 0,05 : CAA-Québec réagit
L'Association candienne des automobilistes du Québec (CAA-Québec) a réagi par voie de communiqué à la suite d'un reportage diffusé dans le journal La Presse qui rapportait que le gouvernement fédéral étudiait la possibilité de diminuer le taux limite d'alcool dans le sang de 0,08 à 0,05.
CAA-Québec estime que c’est une bonne chose à faire, mais que le moment est mal choisi alors que le cannabis sera légalisé dans moins d’un an. « On sait que la légalisation du cannabis nécessitera des investissements importants en prévention, en sensibilisation et en coercition et on peut déjà s’inquiéter de l’avancement des efforts déployés, de la suffisance et des sommes prévues. Avec l’abaissement de la limite légale d’alcool à 0,05, nous croyons que la bouchée serait trop grosse pour les gouvernements, et la pilule trop difficile à avaler pour les automobilistes », affirme le directeur de la Fondation CAA Québec pour la sécurité routière, Marco Harrison.
Ce dernier estime que cette situation est encore plus vraie au Québec, puisque c’est la seule province qui n’a pas de sanctions administratives, mais sans conséquence criminelles, pour un conducteur qui a un taux entre 0,05 et 0,08. « Ces mesures sont très efficaces parce qu’elles donnent à réfléchir, mais en leurs absences au Québec, aller de l’avant avec une modification immédiate du Code criminel, sans gradation, a le potentiel de créer beaucoup de confusion et mécontentement », ajoute-t-il.
CAA-Québec mentionne également être en accord avec des mesures administratives. Selon un sondage effectué auprès de ses membres au début de 2017, 59 % d’entre eux se sont dits en faveur de telles mesures. « Lorsqu’on les a informés que le risque de collision mortelle augmente de deux à neuf fois avec un taux d’alcool dans le sang se situant entre 0,05 et 0,08, le pourcentage d’adhésion augmente à 77 % », précise l’Association.
Celle-ci se réfère à l’Institut national de santé publique du Québec pour affirmer qu’il y a un gain réel à diminuer la limite de 0,08 à 0,05. « Il faudra en arriver là éventuellement, mais sans sauter d’étapes et en allouant les sommes requises à la prévention, à la sensibilisation et à la répression policière. Sans quoi, une telle mesure pourrait s’avérer moins efficace », croit CAA-Québec.
De plus, elle demande au gouvernement du Québec de se servir de l’argent du Fonds de la sécurité routière pour que les policiers puissent organiser un plus grand nombre de barrages routiers contre l’alcool au volant. « Il s’agit d’une mesure dissuasive extrêmement efficace qu’il faudrait utiliser davantage, et ce, peu importe la limite », conclut CAA-Québec.
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