Christian Leblanc : De « bum » à héros local
Le hockey sénior québécois a bien changé avec les années, alors qu'aujourd'hui des vedettes se joignent au circuit, à l'époque c'est cette ligue qui créait des héros. Ce fut d'ailleurs le cas de celui qu'on surnommait « The White » à Saint-Georges, l'ancien bagarreur du Garaga, Christian Leblanc.
Le sportif ne s'en cache pas, il était un « bum » avant de devenir un joueur populaire et une véritable vedette dans la défunte ligue semi-pro, plus particulièrement à Saint-Georges. « Ce n'était pas compliqué autrefois, si un entraîneur entendait parler d'un gars qui savait se défendre que ce soit en patin, à pied ou en bicycle à pédale, il appelait ce gars pour l'amener dans sa formation. Quand j'ai commencé, les bagarreurs qui savaient jouer au hockey n'existaient pratiquement pas. On était des “bums”, rien de moins », déclare celui qui a cumulé plus de 900 minutes de pénalités en carrière.
Ce dernier raconte que les gens l'arrêtaient dans la rue pour lui parler, avoir des autographes ou des photos. Certains avaient même réussi à trouver son numéro de téléphone et l'appelaient pour parler de hockey. « Les joueurs sénior d'aujourd'hui ne vivent plus ça. On était une gang de gars avec un talent limité, mais avec le coeur immense et les gens adoraient ça. L'aréna était toujours rempli à pleine capacité », dit-il avec un sourire nostalgique.
Leblanc se rappelle des progrès qu'il a faits pour garder sa place dans l'alignement. « Je suis passé d'un gars qui ne savait pratiquement pas patiner et d'un gars qui mangeait des volées sur patins à un hockeyeur qui savait faire son bout de chemin et l'un des bons bagarreurs dans le circuit. Mes duels avec Mike Brault, qui jouait pour Pont-Rouge, ont traversé les époques, je m'en fais encore parler d'ailleurs. Je me rappelle du premier combat, j'avais trois matchs dans le corps et j'en avais mangé une sincère. Ma plus belle journée, c'est quand j'ai eu le dessus sur lui le 4 mars 2000. La vengeance était très belle », rigole l'ancien numéro 11 du Garaga qui affirme avoir toujours apprécié son grand rival. « Il était un vrai », ajoute-t-il.
L'homme a encore de la difficulté à comprendre comment il a pu passer au travers de tous ses combats. « Je ne compte pu le nombre de fois où je me suis battu avec le nez cassé ou avec des blessures importantes, mais à l'époque, on y allait. On avait beaucoup de fierté de faire ce travail. On pouvait se battre 50 fois par saison à poings nus. C'était notre moment à nous, notre drogue, on ne pouvait pas s'en passer », avoue-t-il.
Christian Leblanc termine l'entretien en affirmant que son seul regret était de ne pas avoir conclu sa carrière en Beauce. « J'ai vécu les plus belles années à Saint-Georges et je trouve ça extraordinaire de voir que les gens se souviennent de moi. Merci à tous les partisans de m'avoir accepté comme un des leurs dès le début et de m'avoir faire vivre le rêve », conclut le sympathique combattant.
2 commentaires
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Ca fait bizarre de parler de cette époque au passé c'était tellement intense !
Tu seras toujours chez vous en Beauce !