Doit-on prendre un supplément de vitamine D pendant l’hiver?
08h34
Temps de lecture 3 minutesNadine Bonneville
Doit-on prendre
un supplément de vitamine D pendant l’hiver ?
La vitamine D se retrouve au sein d’un nombre limité d’aliments. Ce nombre et la quantité de vitamine D qu’ils contiennent sont si modestes (saumon, hareng, flétan, tilapia et en quantité moindre dans le lait, les boissons de soya, la margarine, le yogourt et le jus d’orange enrichi), qu’il est difficile pour la majorité des gens de combler ses besoins en vitamine D uniquement à l’aide de l’alimentation.
Le corps produit toutefois de la vitamine D lorsque la peau est exposée aux rayons UVB du soleil. Or, de novembre à février, les radiations UVB atteignent difficilement les territoires comme le nôtre, au-delà des 37⁰ des latitudes Nord ou Sud. Ainsi, en période hivernale, la production de vitamine D tributaire aux rayons UVB est insuffisante afin de combler les besoins des québécois. De plus, il faut souligner qu’une trop grande exposition aux rayons UVB est nocive pour la santé étant donné le risque important de développement du cancer de la peau et des cataractes. Bien peu de gens emmagasinent ainsi pendant l’été les réserves de vitamine D nécessaires pour passer à travers la période hivernale.
Puisque la vitamine D permet l’absorption du calcium et du phosphore, un apport adéquat en vitamine D permet de diminuer les risques d’ostéoporose et de toute maladie associée à la déminéralisation osseuse. Les apports nutritionnels recommandés en vitamine D tiennent compte pour l’instant des quantités requises pour prévenir la déminéralisation osseuse. Toutefois, des études de plus en plus nombreuses confèrent également à la vitamine D des propriétés anti-infectieuses, anti-inflammatoires, anti-tumorales et cardio-protectrices. C’est en raison des résultats de ces études que certains médecins suggèrent à leurs patients des apports quotidiens plus élevées en vitamine D.
Les apports nutritionnels recommandés par la communauté scientifique afin de favoriser une santé osseuse optimale sont présentées dans le tableau ci bas :
| Âge |
Apport nutritionnel recommandé par jour |
Apport maximal tolérable par jour |
|---|---|---|
| Nourrissons 0-6 mois | 400 UI (10 mcg)* | 1000 UI (25 mcg) |
| Nourrissons 7-12 mois | 400 UI (10 mcg)* | 1500 UI (38 mcg) |
| Enfants 1-3 ans | 600 UI (15 mcg) | 2500 UI (63 mcg) |
| Enfants 4-8 ans | 600 UI (15 mcg) | 3000 UI (75 mcg) |
| Enfants et adultes 9-70 ans | 600 UI (15 mcg) | 4000 UI (100 mcg) |
| Adultes > 70 ans | 800 UI (20 mcg) | 4000 UI (100 mcg) |
| Grossesse & lactation | 600 UI (15 mcg) | 4000 UI (100 mcg) |
* Apport suffisant plutôt qu’apport nutritionnel recommandé.
Source : Santé Canada
Afin d’évaluer la dose de vitamine D la plus appropriée à prendre en supplément, un bilan nutritionnel peut être réalisé par une diététiste-nutritionniste. De cette façon, vous connaîtrez la quantité moyenne de vitamine D que vous consommez quotidiennement et cela vous permettra de sélectionner le supplément le mieux adapté pour vous. En effet, de trop fortes doses de ce supplément pourraient entraîner des effets nocifs, tels que la calcification des tissus mous.
Référence :
- Fichier canadien des éléments nutritifs (FCEN). Consulté le 10 novembre 2014 : http://webprod3.hc-sc.gc.ca/cnf-fce/newSearch-nouvelleRecherche.do?action=new_nouveau&lang=fra
- Bjelakovic G, Gluud LL, Nikolova D, Whitfield K, Wetterslev J, Simonetti RG, Bjelakovic M, Gluud C. Vitamin D supplementation for prevention of mortality in adults. Cochrane Database Syst Rev. 2014 Jan 10;1:CD007470.
- Bolland MJ, Grey A, Gamble GD, Reid IR. The effect of vitamin D supplementation on skeletal, vascular, or cancer outcomes: a trial sequential meta-analysis. The Lancet diabetes and endocrinology. Publié en ligne. Janvier 24 2014.
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Nadine Bonneville Dt.P., B.A.(Psy), Ph.D.(c) Diététiste|nutritionniste Membre de l'Ordre Professionnel des Diététistes du Québec |
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