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Pourquoi j’ai dénoncé la désinformation en nutrition à Salut Bonjour Week-end.

durée 09h35
9 octobre 2015
Nadine Bonneville
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Nadine Bonneville

Supplément de vitamine D

Pourquoi j’ai dénoncé la désinformation en nutrition
à Salut Bonjour Week-end.

Mon billet sur www.matassedethe.ca à propos de la désinformation en nutrition lors d’une chronique de Salut Bonjour week-end a créé tout un émoi cette semaine. Plus de 25000 personnes ont lu et commenté ma dénonciation. L’animatrice Ève-Marie Lortie, authentique et généreuse, a même pris soin de s’expliquer.

Vous vous demandez peut-être : Mais quel est le problème au juste?

Il n’est pas question ici de chasse gardée, d’être anti-supplément ou d’être contre la promotion de produit. Ce n’est pas ça du tout. Je prendrai d’ailleurs soin d’expliquer ce que je pense de la supplémentation chez l’enfant sur www.matassedethe.ca au cours des prochaines semaines.

Il s’agit plutôt de dénoncer qu’il est anormal que des informations qui donnent une fausse image de la réalité soient transmises à la population.

Je l’avoue, cette chronique télévisuelle n’a été pour moi que la goutte qui a fait déborder le vase. Des mythes à propos de la nutrition, j’en entends partout où je vais. Tout le monde mange, alors tout le monde a son mot à dire à propos du dernier régime miracle ou de la toute nouvelle méthode qui a selon lui changé sa vie…jusqu’à ce qu’il en trouve une prochaine. Habituellement, j’essaie de penser à autre chose. Je chante une chanson dans ma tête, je tourne ma langue sept fois dans ma bouche, j’en jase avec des collègues; voilà le genre d’exercices qui me permettent de mener une vie sociale à peu près normale.

Je suis heureuse que la nutrition soit un domaine qui suscite l’intérêt. Je trouve fantastique que les gens aiment en parler et je comprends que beaucoup aimeraient pouvoir en faire leur métier. Toutefois, au même titre que plusieurs aimeraient devenir médecin mais ne parviennent pas à accéder à la profession, on ne devient pas spécialiste de la nutrition humaine en lisant quelques livres, en se faisant former par un promoteur de produits ou en lisant sur Internet. On ne peut pas non plus se dire dentiste parce qu’on a de belles dents. On n’est pas ingénieur parce qu’on construit des modèles réduits dans ses temps libres. Ainsi, on n’est pas non plus un professionnel de la santé spécialiste en nutrition humaine parce qu’on réussit à faire maigrir du monde.

Il existe différentes formations qui incluent des cours de nutrition. Toutefois, au Québec, seuls les diététistes-nutritionnistes disposent de la formation suffisante afin d’être reconnus par le Code des Professions comme les professionnels de la santé spécialistes de la nutrition humaine.

Cela signifie qu’il y a une « police » pour veiller à ce que les diététistes-nutritionnistes fassent bien leur travail. Chaque année, on doit payer un permis de pratique et on doit avoir suffisamment de crédits de formation continue pour demeurer à jour (parce que la science évolue vite)! Notre travail est vérifié et chaque faute est passible d’amendes et d’être rayé de l’Ordre.

Être membre d’un Ordre Professionnel, c’est un gage de compétences.

Or, il n’y  a pas de « police » pour surveiller tout autre individu qui se dit expert en nutrition, qu’il ait dix lettres après son nom ou non. Certes, je connais plein de gens qui font du bon travail dans un secteur d’activité de la nutrition et qui ne sont pas nutritionnistes. Mais j’en connais aussi beaucoup d’autres qui pensent bien faire et qui sont un peu inconscients des dangers associés aux conseils qu’ils prodiguent, d’autres qui ne sont ni plus ni moins que des opportunistes ou de véritables charlatans. C’est bien dommage pour ceux qui font bien leur travail, mais comment les reconnaître?

Bref, si on veut parvenir à prévenir les maladies qui sont reliées à l’alimentation, autant celles physiques (comme l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les problèmes digestifs, etc.) que mentales (comme l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie, etc.) tout en combattant la stigmatisation et l’intimidation reliées inutilement au poids, il y a urgence d’agir et de lutter contre la désinformation.

Cette semaine, j’ai fait ma petite part au meilleur de mes capacités.

Je crois toutefois que le public doit aussi faire sa part et avoir recours, de façon générale, à l’expertise de gens reconnus pour leurs compétences et non pour leur charisme, leur apparence physique ou leur popularité.

P.S. Ceci n’est pas une pub. Mon Ordre Professionnel va quand même me faire payer ma cotisation annuelle et même si vous souhaitiez prendre rendez-vous avec moi actuellement je ne travaille pas, je suis en congé de maternité. 

 
 

 

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 N’hésitez pas à me joindre :
[email protected]

 

 

 

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