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C’est en tapant du pied…

durée 00h00
2 mars 2014
Véronique Lessard
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Véronique Lessard

C’est en tapant du pied qu’on s’est connus. On n’attendait pas l’autobus, rassurez-vous. On faisait du bruit avec un petit morceau de fer collé en-dessous de nos souliers. On se faisait valser sur de la musique entraînante. On était jeunes. On était fous, comme on dit. Je pense qu’on s’est aimés tout de suite, instantanément, comme un coup de foudre collectif. Une grande connexion de six âmes qui se sont tout de suite reconnues, trouvées et aimées.

 

On a appris la vie ensemble. On s’est aussi découverts soi-même à travers les autres. On a rit, rit et rit encore. On s’est aussi faits du mal, chicanés par moments. Ces épreuves n’ont pas coupé les fils qui nous unissent, elles les ont solidifiés.

 

Petit à petit, on est devenus des adultes. Pendant un moment, on s’est perdus de vue ; les études, les rencontres amoureuses, l’arrivée d’un enfant, la carrière qui prend forme. Et puis un beau jour : la fête d’anniversaire d’un des hommes, organisée par sa mère. On se revoit sans malaise, sans gêne, avec un plaisir et un amour les uns des autres intacts. On ne s’est plus quittés à partir de ce moment. On ne se voit plus tous les jours comme lorsqu’on avait 15 ans. On se voit une, deux ou trois fois par année. On revient tout juste d’une fin de semaine ensemble, dans un chalet sur les rives du fleuve. Tout était parfait. Un chalet, une météo et un paysage superbes. Comme si la vie nous disait : Allez, célébrez ! Ce fut un rêve éveillé. On n’a pas beaucoup dormi, trop de sujets à discuter, de bouffes et d’activités à partager. À la fin de ce week-end, j’étais bouleversée. J’étais si reconnaissante d’avoir ces amis dans ma vie. Ils sont mes âmes sœurs. Des personnes qui me connaissent depuis l’adolescence, avant même que je ne devienne une conjointe, une mère, une travailleuse et qui, dans le tumulte de la vie, me rappellent que je suis une femme aussi.

 

C’est ça l’amitié. Ce n’est pas un échange de banalités, une tribune où exposer ses réussites et dissimuler ses problèmes. Non. C’est rare. On s’y livre à corps perdu, les limites et le jugement n’existent pas. On y est accepté entièrement. On devine l’autre parce qu’on le connaît comme si on l’avait fabriqué. L’amitié se tisse comme la toile d’une araignée, à partir de ses tripes.

 

Je sais que si un jour je tombe, j’aurai ma toile en-dessous pour me retenir.

 

Merci Marie-Pierre, Annick, José, Prévost et Vincent.

commentairesCommentaires

3

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  • LS
    Lise Sirianni
    temps Il y a 10 ans
    Magnifique et touchant ce partage de vie Véronique. Je crois vous avoir reconnus à travers ces années de jeunesse; à travers la danse, les activités, les événements. J'ai moi aussi appris à vous côtoyer. C'était l'époque où à travers les Danseurs de Ste-Marie, la Relève de Manigance. Je suis heureuse de constater que ces belles amitiés persistent. Vous faites partie de magnifiques souvenirs Véronique, Marie-Pierre - les 2 Vincent. Tendresse!
  • ES
    Ellen Sewall
    temps Il y a 10 ans
    J'en ai eu des larmes aux yeux en lisant votre texte, des larmes d'émotions pures qui viennent toutes seules parce que c'est si beau...Je vous trouve chanceuse et vous envie beaucoup, mais je partage joyeusement cette belle humanité.
    J'ai hâte de vous lire à nouveau, car vous avez le don raconter ou de dire les choses de façon très réaliste, et de susciter ma curiosité quant au prochain sujet que vous écrirez.
    La vie est bien plus belle quand le coeur s'enrichit...
  • S
    Smile
    temps Il y a 10 ans
    Très touchant, c'est tellement tout ça. Merci Véronique pour ce bel hommage à l'amitié
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