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La course aux raviolis

durée 14h41
2 juin 2014
Véronique Lessard
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Véronique Lessard

La course aux raviolis

 

Je suis prête. Mon sac à dos est en place, mes lunettes de soleil sur le bout de mon nez, mes espadrilles sont attachés avec une double boucle. Un billet de 20 euros est finement roulé et serré dans mon poing. Je suis prête à passer à l’attaque : dans 5, 4, 3, 2, 1…….Partez ! Le signal pour détacher notre ceinture s’allume enfin……je fonce. Je file à vive allure, dépasse monsieur et madame qui tarde un peu trop à mon goût, je crie à mon chum de me suivre, je zigzague à travers les badauds. Je fais un arrêt pour attraper ma valise. Coup de chance : elle est déjà là ! Me voilà repartie, traverse les douanes en lissant mes traits d’un air calme et me voilà dehors. À ROME !!!!!

Tel un chien flairant son os, je renifle l’air italien. Je peux déjà sentir les doux arômes des tomates, mûries dans les champs, délicatement sucrées et ramassées par des mains fortes, mais délicates comme le fruit. Je vacille. S’ajoute à cela l’odeur piquante et fraîche du basilic. Là, ça en est trop. Le fantasme qui hante mes nuits depuis plusieurs semaines revient et me laisse là, complètement hors du temps : Je suis dans une longue rivière qui n’a pas de fin. Je nage parmi des linguines pomodoro. Je suis en pleine extase. Les pâtes sont croquantes, assaisonnées à point et saupoudrées de parmigiano reggiano. Je croise parfois un nénuphar qui abrite dans son écrin, un petit pain croûté et fumant. Je me laisse voguer doucement, piquant par-ci, par-là, une pâte, une feuille de roquette…

- Véro ?
- Hein ?

Me voilà revenue sur terre. Ok. Je hèle un taxi comme si j’avais fait ça toute ma vie et je demande au chauffeur de nous conduire au meilleur restaurant du quartier qu’il connaisse. Il nous amène dans un petit resto-boutique, le Roméo, dans le quartier Prati, qui m’a l’air sympathique et pas du tout touristique. Je laisse payer mon chum, ramasse les valises, ouvre la porte du restaurant et m’échoue à la table la plus près des cuisines (je mets toutes les chances de mon côté pour que les plats arrivent le plus vite possible). Je commande la spécialité de la maison, sans même jeter un œil au menu. En attendant que l’assiette arrive, je regarde autour de moi. Tout n’est que beauté : des pots de sauce tomates en verre, des pâtes fraîches, longues ou courtes ornent les comptoirs. Il y a même un étal où d’immenses pièces de viande trônent, tels des trophées de guerre, de même qu’un magnifique comptoir de fromages diversifiés où les textures et les saveurs se côtoient en attendant preneur. Un endroit de pur bonheur.

Mon assiette arrive enfin. Je l’observe intensément. Ça fait longtemps que je rêve de manger des pâtes cuisinées par des italiens. J’attends un peu, histoire de prendre pleinement conscience du fait que je suis sur le point de réaliser un grand rêve. Je coupe un morceau de mes raviolis. Je goûte. Wow. C’est savoureux : les pâtes sont à point, la sauce tomate onctueuse et finement épicée, le parmesan est frais et légèrement amer. La garniture à base de fromage ricotta est légère comme un nuage. Ouf. Comme le dirait mon chum : Véro est heureuse ! Je mange lentement mon assiette en buvant un verre de vin rouge. Le soleil filtre à travers les fenêtres et miroite sur la pierre des murs. La journée est à nous. Merci la vie !

 

Mon prochain billet : La pizza et le pape
 

 

commentairesCommentaires

2

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  • DL
    Denise Leclerc
    temps Il y a 9 ans
    Ça me fait rêver également...merci pour cette gourmandise
  • CL
    Colombo L.
    temps Il y a 9 ans
    Une vraie épicurienne dans l'âme ma Véro! Excellent texte! Et ta photo, wow, wow, wow!