(EN)—Il n'est pas toujours facile de faire preuve d'altruisme, particulièrement lorsqu'il s'agit d'accepter de subir une intervention chirurgicale majeure pour sauver la vie d'une autre personne. Pourtant, c'est ce qu'ont fait 1 084 donneurs vivant au Canada entre 1995 et 2008. Des personnes en bonne santé qui, autrement, n'auraient pas eu besoin d'être opérées, ont fait preuve d'altruisme en donnant un organe (ou une partie d'organe) à un receveur, apparenté ou non.

À mesure que la population réalise l'importance du don vivant, de plus en plus de gens envisagent de devenir des donneurs vivants. Dans la plupart des cas, le donneur connaît le receveur. Il s'agit généralement d'une personne à laquelle il est attaché comme un parent, un enfant, un frère ou une sœur, un conjoint ou un ami proche. Par ailleurs, certains donneurs vivants acceptent de donner un organe à un parfait étranger.

Le Registre de donneurs vivants jumelés par échange de bénéficiaires lancé en février 2009 par la Société canadienne du sang est conçu pour optimaliser l'utilisation d'organes provenant de donneurs vivants. Les personnes qui souhaitent donner un organe (généralement un rein) à un de leurs proches, mais qui ne peuvent le faire en raison d'une incompatibilité ont tout de même la possibilité de lui venir en aide. En acceptant d'être inscrites au Registre et de participer à un jumelage, elles peuvent être jumelées à d'autres receveurs compatibles. Il peut y avoir compatibilité par « échange » des bénéficiaires, ce qui porte au maximum les possibilités de trouver un couple de donneur et receveur compatible.

Le don vivant procure d'autres avantages dont celui de simplifier la logistique du processus de transplantation. Dans de nombreux cas, l'aspect pratique du don vivant permet de procéder à la transplantation à un moment acceptable tant pour le donneur que pour le receveur, alors qu'ils sont dans le meilleur état de santé possible. De plus, le temps d'attente pour une transplantation est généralement plus court : il se calcule en mois pour les dons vivants plutôt qu'en années pour ceux provenant de donneurs décédés. La plupart du temps, l'organe issu du don d'une personne vivante est plus sain au moment de l'intervention chirurgicale; en effet, il fonctionne immédiatement, et il fonctionnera mieux après la transplantation que s'il provenait d'une personne décédée; le greffon survit aussi plus longtemps. Les donneurs potentiels peuvent subir des tests à l'avance, ce qui permet non seulement de trouver le receveur le plus compatible, mais cela réduit également le risque de rejet. Il faut savoir que  les transplantations de dons vivants sont habituellement effectuées entre personnes apparentées, ce qui augmente les possibilités de correspondance génétique entre le donneur et le receveur.

Pamela Mitchell, une résidente de Toronto, en Ontario, comprend mieux que quiconque l'importance des bienfaits du don vivant. « Je croyais que seulement un frère ou une sœur, ou encore un proche parent pouvait être un candidat potentiel au don de rein. L'idée ne m'était jamais venue de demander à d'autres personnes que mes proches. J'ai commencé à en parler aux membres de ma famille et à mes amis. À mon grand étonnement, les réactions ont été majoritairement positives. Des collègues de travail m'ont même envoyé des courriels dans lesquels ils disaient vouloir m'offrir leur rein. J'ai été agréablement surprise par la générosité de tous.

En septembre 2001, Debra, la fille du cousin de Mme Mitchell, est devenue son donneur. La transplantation s'est bien déroulée et a parfaitement fonctionné. Depuis, Mme Mitchell a recommencé à voyager; elle est allée au Népal, en Thaïlande, en France et à Cuba. De plus, elle dirige des groupes d'optimisation de la santé en autogestion des patients pour les personnes souffrant de maladies chroniques,  et elle fait du bénévolat auprès de personnes atteintes de maladies rénales. « Je ne m'ennuie pas du tout! », affirme-t-elle.

En outre, Mme Mitchell collabore fréquemment aux Compagnons de la transplantation (www.compagnonsdelatransplantation.ca) et au Programme d'adhésion en transplantation (www.adhesionentransplantation.ca). Ces deux programmes nationaux financés par Astellas Pharma Canada sont conçus pour informer les patients avant et après une transplantation rénale. Le programme Les Compagnons de la transplantation s'adresse aux patients avant une transplantation rénale et repose sur des ateliers interactifs. Il est désormais offert dans 14 centres de transplantation et de soins au Canada, dont sept ont rendu la participation aux ateliers du programme obligatoire pour leurs patients en attente d'une transplantation.

Son programme jumeau, le Programme d'adhésion en transplantation, est axé sur la vie après une transplantation. Il donne accès à de l'information et à des ressources, notamment des bulletins, un DVD et un site Web interactif, pour aider et encourager les patients à respecter leurs régimes de traitement. Pour de plus amples renseignements, consultez les sites www.compagnonsdelatransplantation.ca et www.adhesionentransplantation.ca.