Il est arrivé, à l'heure, au bureau de sa circonscription dans l'édifice Canam-Manac, où je lui avais donné rendez-vous. Ce samedi matin, juste après sa course à pied et avant de partir faire du porte-à-porte à Saint-Éphrem, il accepte de nous parler de lui, de sa vie, de ses réussites et de ses rêves. « J'arrive de ma course à pied. Je m'entraîne... pour un marathon à la fin mars à Washington. J'aimerais passer de 22 km à 42 km... C'est comme ça tous les jours, puis j'arrive au bureau vers 8h30, 9 h... Je cours parfois avec Stockwell Day. On règle même certains dossiers en faisant notre course du matin », m'annonce Maxime Bernier, vêtu d'une chemise de coton bleu imitant le denim.

Un athlète exigeant et pressé
Puis, je dois l'arrêter, car il entre dans ses dossiers politiques comme nous dans le quotidien de la vie. Cela correspond exactement à ce que son père, Gilles, m'a dit de lui une semaine plus tôt : « Maxime, c'est un athlète. Il est exigeant, pressé, s'alimente bien et fait attention à sa santé... Il n'a pas une tâche facile, mais a déjà fait ses preuves. Et il a réussi tout ce qu'il a entrepris... ».

Le Bol d'Or avec les Condors du Séminaire
Pendant ses études au Séminaire Saint-Georges, Maxime se rappelle avoir joué au football dans l'équipe des Condors, « à la défensive, en 3e ligne et comme demi-défensif » et a même gagné le Bol d'Or avec son équipe en finale à Montréal.  

Un homme d'idées et de débats
Sa soeur a dit de lui qu'il était plutôt introverti. Pourtant, c'est le politicien et ministre qui mène la conversation jusqu'à maintenant. Quand je lui rappelle que je veux tracer son portrait, il me répond : « Excuse-moi... C'est probablement parce que l'on est au bureau. » En fait. celui qui a déjà mené des entrevues sur les politiques économiques alors qu'il travaillait pour l'Institut économique de Montréal est un excellent communicateur en plus de tout connaître de l'économie, du droit et de ses dossiers aux Affaires étrangères. Un vrai politicien et ministre, qui ajoute à ses dossiers une couleur beauceronne. 

Pour lui, le plus important, c'est de bien connaître ses dossiers et de pouvoir les expliquer, les vulgariser... « Ce qui n'est pas donné à tout le monde, c'est d'être télégénique... Et les gens me disent que moi, je l'ai cet aspect », précise Maxime, qui est également très photogénique, il faut le mentionner. 

« Je suis un entrepreneur en politique! »
Maxime Bernier est né en 1963 à Saint-Georges, où il a grandi et étudié jusqu'à son entrée à l'UQAM puis à l'Université d'Ottawa. Élu dans la compté de Beauce en janvier 2006, il a été nommé ministre de l'Industrie dès le mois suivant, puis ministre des Affaires étrangères en août 2007.

Sa famille et ses proches ne s'attendaient pas à le voir se lancer en politique et lui-même avoue qu'il a toujours voulu devenir entrepreneur. « Finalement, je suis devenu entrepreneur en politique, dit-il. Je suis le seul et le premier député fédéral à miser sur le porte-à-porte pour enrichir ma vision et mes idées politiques », précise Maxime Bernier, qui ajoute que cela lui permet de garder les pieds bien sur terre. « L'idée du porte-à-porte me vient d'une Beauceronne de Saint-Victor! », lance le député.

Maxime Bernier réalise son rêve.
Le ministre beauceron nous confie qu'il est à une place dans sa carrière qui est pour lui un sommet. « Tous les jours, j'en profite, mais je sais que c'est à court terme. Rien n'est acquis en politique. Même à Toronto, je fais le tour des salles avant mon discours pour serrer des mains. J'aime le contact avec le public », affirme-t-il. « Sur le plan professionnel, je réalise actuellement mon rêve comme député de Beauce. Mais je suis bien en Beauce, j'y ai encore de nombreux amis et, si je devenais uniquement député, je serais quand même satisfait », avoue M. Bernier. 

Le rêve de Maxime pour ses filles
Maxime Bernier a deux belles petites filles, Charlotte, 9 ans, et Meghan, 5 ans. Divorcé, il trouve très important de passer un week-end sur deux, en plus des semaines de vacances avec ses deux trésors : « En tout, je passe cinq semaines avec elles et, quand je suis là, j'y suis à 100 %. Avec elles, j'aime faire de l'équitation, du ski alpin, de la course à pied et jouer au soccer l'été ». Quand je travaille en Beauce, elles savent que papa part « pour aller serrer des mains ». « Quand elles me voient à la télé, elles comprennent maintenant que j'ai fait des rencontres le matin ou la veille... À 4 ans, Meghan en profitait pour donner des bisous à la télé quand elle me voyait apparaître. »  

Les deux enfants étudient dans une école bilingue à Montréal, parlent parfaitement bien l'anglais et le français, et la plus âgée en est actuellement à l'apprentissage du portugais. « Elles étaient habituées de me voir à l'extérieur de la maison et du pays et n'ont pas eu de réactions négatives après mon divorce. Une enseignante a même souligné qu'elle n'était pas au courant de notre situation familiale quand nous lui avons demandé des commentaires sur la réaction de notre fille. « Je souhaite pouvoir continuer de bien concilier ma vie professionnelle et familiale. Je veux que ça continue de bien aller, souhaite M. Bernier. Et je souhaite surtout qu'elles réalisent leurs propres rêves, qu'elles soient heureuses. »

Et les femmes de sa vie?
Maxime Bernier a gardé une bonne relation avec la mère de ses enfants, qui a sa carrière à Montréal... Il a eu d'autres relations intimes par la suite, mais les exigences de sa propre carrière politique sont difficiles à concilier avec son emploi du temps. Est-il en amour actuellement? Le Beauceron d'Ottawa a probablement mis ses amours en attente, le temps d'accomplir ses plus grands exploits politiques. Du moins, il ne répond pas clairement à cette question pour le moment. 

Profil perso

Quel loisir vous intéresse, une fois la course à pied terminée?
La lecture. C'est sûr que je dois souvent lire des dossiers pour mon travail, mais quand j'ai le temps, j'aime bien lire des romans policiers... Un bon (roman) Agatha Christie, par exemple... Mais j'aime bien faire de la course.

Quand vous avez du temps libre, quelle activité préférez-vous?
Mon temps est précieux... Avec mes filles, j'aime bien faire de l'équitation, du ski alpin, de la course à pied parfois et je joue au soccer avec elles l'été... J'ai toujours aimé le football. J'étais bien content que New-York gagne le Super Bowl dimanche dernier. Condoleezza (Rice) m'a invité pour aller voir un match de football sur place à Washington... Je n'y suis jamais allé, alors je suis bien content. (Maxime Bernier est vraiment excité face à cette idée...)

Entre une rencontre avec des amis et la famille, laquelle choisissez-vous?
... C'est une question difficile... Je choisis les deux. Je vais voir des amis qui ont des enfants et y amener mes filles. C'est important pour moi d'être près de mes filles.

Quel est votre repas préféré, à table? Votre péché mignon?
Le chocolat au lait! Il ne faut pas qu'il y en ait dans la maison... Je me lève même la nuit pour aller tout manger. Pour ce qui est du repas, j'aime beaucoup le poisson, la morue, le requin, tous les poissons blancs. J'aime beaucoup les pâtes aussi avec du vin rouge, le week-end, entre amis.

Quelles sont vos préférences, côté musique?
J'aime beaucoup le jazz, la chanteuse Fitzgerald... Dont j'oublie le nom. (Ella Fitzgerald probablement). Et la musique populaire, la radio? J'en écoute rarement. Seulement lors de mes trajets de Québec à Saint-Georges en voiture.

Votre plus grande qualité?
L'écoute des gens. J'aime les écouter parler et j'ai le même intérêt pour les Beaucerons qui travaillent en usine que pour les présidents que je rencontre. Je les respecte et j'aime connaître leurs valeurs. 

Et votre plus grand défaut?
Je suis un workaholique.