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Les nouveaux radars d'Environnement Canada meilleurs pour détecter les temps violents

durée 17h59
10 mai 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Depuis la crête d'une petite colline située à moins d'une heure de route du point le plus à l'est de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu'à un flanc de montagne couvert de sapins à seulement dix kilomètres du détroit de Géorgie, le Canada est désormais équipé d'un réseau de tours radar Doppler de grande puissance conçues pour identifier et transmettre tout ce que Dame Nature invoque.

Toutes les six minutes, les 32 stations météorologiques d'Environnement Canada balayent une superficie de plus de quatre millions de kilomètres carrés, utilisant des impulsions d'énergie micro-ondes pour détecter les vents violents et la présence de pluie, de neige, de glace ou de grésil.

Il s'agit d'une superficie quatre fois plus grande que celle couverte par l'ancien réseau de 31 stations radars météorologiques, que le gouvernement fédéral a remplacé au cours des six dernières années au coût de 180 millions $.

«Ce type d'investissement sauve des vies», a affirmé vendredi le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, alors qu'il visitait la station radar de Blainville, au Québec.

Il a déclaré que les systèmes ont aidé à prédire la trajectoire empruntée par la tempête tropicale Fiona à travers le Canada atlantique à 100 mètres près.

«Il s'agit d'un système radar de première classe pour augmenter notre capacité à prédire la météo, mais aussi à mieux anticiper les événements météorologiques extrêmes et à pouvoir protéger les Canadiens», a-t-il dit.

Chaque tour est équipée d'une sphère blanche de douze mètres de diamètre qui abrite l'équipement de pointe Doppler. Les sphères sont installées sur des tours en acier dont la hauteur varie de 16,2 mètres à 34,4 mètres, dépendamment de la topographie qui les entoure.

Des stations sont installées partout à travers le pays. Dans le sud de l'Alberta se trouve la station Schuler, située dans les prairies, juste à l'ouest de Medicine Hat.

À une heure au nord de Kelowna, en Colombie-Britannique, la station Silver Star Mountain surplombe une station de ski voisine. Elle a dû être construite sur une base surélevée, car la zone est très enneigée.

La station de Marble Mountain, également située à proximité d'une station de ski, a dû être construite très solidement pour résister aux vents incessants de l'ouest de Terre-Neuve.

«À la pointe de la technologie»

Les changements climatiques augmentent la fréquence et la gravité des tempêtes, notamment les tornades, les ouragans et les orages dévastateurs qui peuvent parfois provoquer des crues soudaines.

Toutes les nouvelles tours, sauf une, ont remplacé celles existantes qui dataient de plus de vingt ans et étaient devenues peu fiables et obsolètes.

La seule tour desservant une nouvelle zone a été construite près de Fort McMurray, en Alberta, pour améliorer la couverture dans le nord de l'Alberta et le nord-ouest de la Saskatchewan, une région qui connaît plus que sa juste part de conditions météorologiques extrêmes.

La station d'Aldergrove en Colombie-Britannique a été terminée juste à temps pour aider les météorologues à faire face à la rivière atmosphérique qui a dévasté la vallée du Fraser à l'automne 2021.

Les anciennes tours prenaient dix minutes pour effectuer une analyse complète et ne pouvaient détecter que dans un rayon de 250 kilomètres. Elles n'étaient pas assez puissantes pour analyser lors d'une forte tempête et voir si davantage de pluie ou de glace arriveraient.

La nouvelle technologie fournit dix fois plus de données, permet de mieux distinguer les types de précipitations et peut même détecter la présence d'oiseaux, d'essaims d'insectes ou de débris de tornades.

Un examen plus rapide et des données plus précises peuvent aider Environnement Canada à détecter les conditions météorologiques dangereuses et à envoyer des avertissements aux Canadiens plus rapidement. Cela devrait donner aux Canadiens plus de temps pour se mettre à l’abri lorsque des conditions météorologiques extrêmes sont imminentes.

M. Guilbeault a stipulé que les nouveaux systèmes sont «à la pointe de la technologie».

«En fait, certains pays nous disent qu'ils tirent des leçons de ce que nous avons fait et peut-être qu'éventuellement ils copieront ce que le Canada a fait», a-t-il affirmé.

Le système couvre presque tout le sud du Canada, mais le Nord est laissé de côté, principalement parce que les stations nécessitent un accès routier régulier, de l'électricité fiable et un accès à de l'internet haute vitesse pour fonctionner.

Environnement Canada a déclaré que la plupart des communautés du nord disposent d'une station météorologique de surface à proximité et d'une couverture satellite complète. Ils sont également couverts par le réseau national de détection de la foudre.

Mia Rabson, La Presse Canadienne