Selon les dirigeants de la coopérative, ce changement viendra assurer la pérennité du magasin qui célébrera ses 70 ans de fondation l’an prochain. « C’est l’aboutissement d’un long processus. Cela fait un bout qu’on travaille cela avec Sobeys. Nous avons étudié les marchés. Depuis 2010, nous avons visité des magasins. Nous avions décidé de rester IGA, mais, maintenant le marché est devenu trop agressif. Nous ne pouvons pas suivre la bannière IGA », a raconté Bertrand Bisson, président du conseil d’administration du Magasin Coop. 
 

L’an dernier seulement, le magasin a connu une année plus que difficile. M. Bisson soutient que la Coop ne pouvait continuer ainsi indéfiniment. « À la fin d’août l’an passé, nous étions à 106 000 $ de déficit. Les réserves commençaient à diminuer. Un moment donné, il fallait prendre des décisions administratives. Le moment était bien placé pour le faire », commente le président 
 

Il fallait agir maintenant », rajoute la nouvelle directrice, Denise Turcotte. 
 

Le marché a aussi grandement évolué au cours de la dernière décennie. « Il y a 10 ans, un IGA moyen vendait environ 125 000 $ par semaine. Un petit IGA vend aujourd’hui 450 000 $ à 500 000 $. Il y a même des IGA qui vendent pour l’équivalent de 1 million $ par semaine. Les circulaires sont faites pour l’ensemble des magasins, mais favorisent ceux qui vendent plus. Nous n’avions plus les moyens de suivre », raconte-t-elle.
 

Plus de liberté

Les programmes obligatoires de la bannière IGA ont causé la majorité des parties des pertes du magasin. Parmi ceux-ci, soulignons la remise d’articles gratuits par tranche d’achat de 70 $ et certains produits obligatoires qui se terminaient en perte chaque semaine pour le commerce. Le changement de bannière est salutaire. « Nous allons être plus libres de gérer le magasin selon nos besoins », mentionne la directrice générale.
 

« La bannière Tradition ressemble plus à un magasin de quartier, un marché régional. Cela nous ressemble beaucoup plus avec nos paroisses alors que tout le monde se connaît ici », insiste Mme Turcotte. 
 

« Cela va mieux répondre à notre clientèle », poursuit M. Bisson.
 

Au lieu de se retrouver à la queue des magasins IGA, la Coop figurera au-dessus des marchés moyens chez Tradition. Le magasin de Saint-Gédéon génère des ventes de 125 000 $ chaque semaine comparativement à 109 000 $ pour la moyenne des commerces de cette bannière. De plus, Saint-Gédéon affiche une superficie de 10 000 pieds carrés, soit près de 2000 pieds carrés supérieurs à la moyenne. « Ce sera plus motivant pour les employés », dit-elle. 
 

Peu de différence pour les clients

Les clients ne verront pas beaucoup de différence au changement de bannière. Rien ne change pour la quincaillerie et le nombre d’employés qui s’élève à 42. Quant aux produits, ce sera la même gamme, Mes Compliments et les mêmes services. « La seule différence est que l’on ne remettra plus d’articles gratuits et il y aura un peu moins de coupons électroniques et coupons Air Miles », spécifie Mme Turcotte.
 

En poste depuis septembre

Denise Turcotte est la directrice générale de la Coop Saint-Gédéon depuis septembre 2012. Native du Michigan, elle a passé la majeure partie de sa vie à Sainte-Justine. Elle est arrivée dans Bellechasse à l’âge de 16 ans alors que ses parents ont acheté une épicerie. Elle cumule 35 ans d’expérience dans le domaine. 

 

Jusqu’à 2010, elle a été directrice des opérations secteur épicerie à Sainte-Justine avant de vivre une expérience de travail au IGA Extra à Candiac. Elle a dirigé ce magasin de 50 000 pieds carrés et de 130 employés jusqu’en 2012 soit avant de se joindre au commerce beauceron. Le magasin de la région montréalaise réalisait des ventes d’un demi-million de dollars par semaine. « Il y a beaucoup d’affaires que j’ai appris là-bas que je peux amener ici », note cette dernière.

 

Concernant le changement de bannière, Mme Turcotte rend hommage au système coopératif qui permet à des entreprises comme celles-ci de vivre à travers le temps. « En 70 ans, nous en avons bravé des tempêtes, il y en aura d’autres à braver aussi », conclut la directrice du magasin Coop de Saint-Gédéon.