Jimmy Jean, économiste du Groupe Financier RBC, a présenté les enjeux économiques de l’heure et prévisions 2008 lors de sa conférence intitulée: Sommes-nous à l’aube d’une récession ou d’un atterrissage en douceur? Selon ses prévisions dites conservatrices, la deuxième option est plus probable. De plus, le dollar canadien, désormais légèrement sous la barre de la parité, devrait dégonfler graduellement en 2008, une meilleure nouvelle pour l'industrie.

Il a dressé ce bilan lors du dernier déjeuner thématique du Conseil économique de Beauce le 6 décembre dernier au Centre des congrès le Georgesville.

« Au cours des derniers mois, on croyait que le dollar allait se maintenir à 1,05 ou 1,10 $. Nous sommes en train de réviser cela puisqu’il y a des baisses de taux beaucoup plus prononcés de la Banque du Canada à ce dont nous nous attendions auparavant. Ces baisses plus prononcées changent les données. Il y a un impact sur le dollar. C’est pourquoi on est beaucoup plus conservateur dans nos prévisions », partage-t-il. Le dollar pourrait donc se maintenir près de la parité avant de redescendre quelque peu par la suite.

L’autre facteur ayant contribué à la récente baisse du dollar canadien est, que la réserve de pétrole américaine était plus imposante que prévu. « On s’attend à ce que ça diminue encore. Les États-Unis demeurent le plus grand consommateur de pétrole au monde et ça va faire en sorte les prix ne peuvent pas demeurer élevés. Il va y avoir un impact dans la mesure où le prix diminue, bien cela aura un impact sur notre dollar », explique M. Jean. Lorsque le baril chute le dollar canadien aussi. Les deux sont liés puisque le Canada est un important producteur de pétrole.

En résumé, la baisse des taux directeurs de la Banque du Canada combiné à la diminution du baril de pétrole ainsi que le dollar canadien constituent de facteurs encourageants pour l’industrie même si la croissance sera moins forte en 2008. « Ce sont des bonnes nouvelles pour nos entrepreneurs cela leur permet de dormir un peu mieux qu’auparavant », ajoute-t-il.

Malgré ce constat, le contexte économique demeure difficile et l'aide du gouvernement est la bienvenue d'après l'économiste. « Les gouvernements, c’est le temps qu’ils emboîtent le pas avec des mesures fiscales agressives pour en sauver quelques-unes. Il y a certaines régions qui en ont besoin beaucoup plus que d’autres. Je crois qu’il y a les moyens à Ottawa pour aller dans le sens là », lance M. Jean.

«Ils nagent dans les surplus», a commenté l'expert du groupe RBC basé à Toronto.

Pas de récession dans le Sud
Malgré la crise du crédit , la dépréciation du dollar et son déficit commercial, les États-Unis ne devraient pas aller en récession due à son marché du travail stable. « On prédisait une récession, mais la statistique qui a fait mentir les observateurs est le marché de l’emploi qui a résisté », a indiqué l’économiste.

D’un autre côté, la récession aux États-Unis peut être évitée par une augmentation de ses exportations. La dépréciation du dollar américain vis-à-vis les autres devises rend maintenant les exportations américaines plus intéressantes. Le conférencier indique donc cela permettra aux États-Unis de maintenir le marché de l’emploi et sa croissance pour la prochaine année.

Le résidentiel en panne
Avec la crise du crédit des consommateurs américains, la construction résidentielle est plus qu’au ralenti depuis 2006. Celle-ci devrait repartir lentement, mais sûrement d’après ce dernier. Toutefois, les entreprises faisant affaire chez nos voisins du Sud devront encore s’armer de patience pour la prochaine année. « Avec la rapidité des ventes actuelles, cela prendra encore trois mois avant d’écouler les maisons sur le marché, et ce, s’il y avait zéro construction. Cela prendra donc encore beaucoup de temps à se résoudre. On prévoit que cela pourrait arriver au début de 2009 avant de voir une contribution positive de ce secteur », a indiqué M. Jean.

Un record d’assistance pour le CEB
Pour le dernier déjeuner thématique de l’année 2007, près de 200 convives étaient présents pour le déjeuner, un record cette activité mensuelle du Conseil économique de Beauce. Soulignons que les prochains déjeuners du CEB auront lieu le 17 janvier (Banque de développement du Canada), le 14 février (Centre financier aux entreprises) et le 13 mars (Fier Beauceron). Le déjeuner de prestige, qui a réuni plus de 400 personnes en 2007, aura lieu le 11 avril cette année.