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L'épicerie Drouin et Paquet, supermarché d'il y a 75 ans

durée 04h00
11 juillet 2021
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LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

En 1944, il s’annonçait comme «le supermarché Drouin et Paquet». C’était avant l’époque des grandes surfaces. En dernier, c’était plutôt considéré comme une épicerie de quartier. Et aujourd’hui, on dirait que c’est un gros dépanneur. Le marché Drouin et Paquet était situé sur la 1re avenue au centre-ville, en face de la 123e rue (p 1). L’immeuble avait été construit par Théophile Curadeau vers 1885. C’est M. Théodule Drouin qui avait commencé comme boucher vers 1910-15, il faisait l’abattage et opérait un petit commerce de viande dans un modeste bâtiment dans la 118e rue aux environs de la 2e avenue, près de l’endroit où se trouve aujourd’hui le stationnement du Georgeville. En 1938, son neveu Donat Drouin (qui avait appris le métier de boucher de son oncle Théodule) s’est associé à Joseph (Jos) Paquet, et c’est à ce moment qu’apparut le nom de Drouin et Paquet. Ceux-ci achetèrent alors l’ancien édifice de Théophile Curadeau où ils établirent leur commerce (p 1, vers 1945). Ils ont aussi acquis l’abattoir de Théodule en 1940. M. Paquet était un homme affable et travaillant. Avant cette association, il avait pratiqué son métier avec une boucherie ambulante, comme on le voit à la 2e photo. Il avait aménagé sa voiture à cheval pour y transporter sa marchandise qu’il vendait de porte en porte. Il portait des manchons protecteurs aux bras pour empêcher les manches de l’uniforme de se frotter à la viande et de les imbiber de sang ou de liquide. Ils ajoutèrent à leur boucherie le domaine de l’épicerie, comme on l’indique leur publicité parue dans le journal local l’Éclaireur en 1944 (p 3). On constate qu’ils avaient «du poisson frais tous les vendredis», qui était à l’époque très pertinent puisque la religion interdisait alors la consommation de viande le vendredi. Presque tout le monde mangeait donc du poisson au cours de cette journée. Parait-il que leur saucisse était la meilleure en ville. C’était alors l’une des plus importantes épiceries de Saint-Georges, ils avaient une clientèle considérable (P 4, 5 et 6). Jos Paquet étant décédé en 1948, Donat continua seul jusqu’en 1963. À une certaine époque, ils ont fait la livraison soit en bicyclette ou avec un petit Jeep rouge (p 7). En été, on aménageait sur le trottoir des étalages pour exposer la marchandise et attirer les clients qui magasinaient dans ce secteur très achalandé, voisin de tous les grands magasins de la 1re avenue. Ils étaient situés dans un secteur névralgique, entre le fameux «5-10-15» Farmer à gauche, le magasin Paquet Sportif à droite (p huit), et en face de Davis. En 1960, à l’apogée de cette artère commerciale, ils rénovèrent entièrement l’édifice (p 9). En 1963, Donat vendit son épicerie-boucherie à un employé de longue date Yvon Roy, puis ce dernier l’a revendue en 1968 à Eugène Poulin et son épouse. MM Roy et Poulin étaient à loyer dans l’immeuble car Donat en conserva la propriété. Eugène s’affilia à la bannière Jovi. Ceux-ci connurent encore d’excellentes années (p 10 ). Puis ce furent Jean-Guy Maheu et sa conjointe Madeleine de 1986 à 1991. Mais au cours des années 1990, les grandes surfaces ont pris le dessus et les affaires ont périclité pour cette vénérable petite épicerie. Ce fut bientôt la fin. On a fermé vers l’an 2000. En dernier, la partie gauche fut occupée par un Salon de bronzage et la partie droite par un bar western où un incendie avait éclaté lors de la préparation d’un souper-spaghetti (p 11). L’édifice, endommagé, fut inoccupé pendant quelque temps et ne fut jamais réparé, le propriétaire ayant préféré démolir. La démolition a eu lieu les 6, 7 et 8 décembre 2004. Aujourd’hui, c’est un magnifique parc avec grande murale, qui fut aménagé lors de la rénovation du quai Pinon et de la construction du mur de soutènement en 2019 (p 12).

Photos du fonds Claude Loubier, sauf les 7e et 9e du fonds Jean-Frédéric Chrétien et la 11e du fonds des commerces de la SHS. Texte, recherches et photo 12 de Pierre Morin.


 Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif,
financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation
et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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