À la veille du scrutin, les sondages vont encore bon train et les comtés où l’on retrouve une lutte à trois ou à deux sont toujours dans la mire des analystes politiques. On parle de gouvernement minoritaire, de vague adéquiste, de remontée du Parti québécois, ailleurs, de comtés libéraux acquis. Bien malin celui qui peut prévoir le résultat du vote de lundi, bien que le portrait se dessine pour un gouvernement minoritaire, mais avec qui au pouvoir et avec qui dans l’opposition? Dans Beauce-Sud, l’heure est au bilan de campagne pour les candidats des quatre partis représentés. La Solidaire, Marie-Claude Bisson, le Péquiste André Côté, la Libérale Diane Leblanc et l’Adéquiste, Claude Morin ont dressé leur bilan, émis des commentaires sur le déroulement de la campagne et sur différents enjeux et ont fait leur prédiction respective.

QUÉBEC SOLIDAIRE

Peu présente dans la circonscription, Marie-Claude Bisson, a toutefois pris part au débat le 13 mars dernier et a rencontré la population à quelques reprises, dans divers lieux publics. Elle souhaitait faire connaître son parti et dit avoir «atteint son objectif». Mme Bisson se dit fière d’avoir pu, malgré des moyens très limités, faire campagne. Même chose au plan provincial, où 123 candidats se présentent sous les couleurs solidaires. Elle dit que son parti a su apporter de nouvelles idées et rappelle qu’«au Québec nous avons de l’argent, qu’il faut juste mieux la répartir».

Les gens qu’elle a rencontrés se disaient «tannés des deux partis traditionnels que sont le PQ et le PLQ». Plusiseurs hésitaient, selon elle, entre l’Action démocratique du Québec et son parti, signe qu’ils veulent du changement. Mme Bisson s’inquiète toutefois de la «montée de la droite», de la «montée de l’ADQ». Elle croit au gouvernement minoritaire et que Françoise David et Amir Khadir, les deux porte-paroles solidaires, vont entrer à l’Assemblée nationale.

Pourquoi voter QS?

«Parce que c’est le parti de l’avenir», selon Mme Bisson. «C’est voter selon ses convictions, c’est voter de façon constructive, pour un projet de société», a-t-elle ajouté. Les Solidaires savent qu’ils ne formeront pas le prochain gouvernement, mais Mme Bisson rappelle que «0,55 $ sont donnés aux partis par année pour chaque vote reçu». Selon elle, cela fera «toute une différence lors des prochaines élections».

PARTI QUÉBÉCOIS

André Côté s’est dit satisfait de l’accueil de la population sur le terrain. Certaines personnes posaient des questions sur les idées et engagements péquistes, mais M. Côté a dit sentir que les gens souhaitaient avant tout connaître les candidats. Il considère que la campagne n’aura abordé que trop peu le contenu de chacun des programmes. Il croit que des sujets comme l’agriculture et la foresterie, aurait dû être mis sur la table. Au plan provincial, il déplore que les deux premières semaines n’aient été qu’une «recherche de bibittes», une «chicane entre les chefs sur la place publique». Depuis 15 jours, selon lui, la campagne s’est orientée davantage sur le contenu.

M. Côté prétend que cette élection sera «la descente aux enfers du PLQ» dans plusieurs comtés où ils se «retrouveront troisième». Il affirme que l’adversaire de son parti est davantage l’ADQ. Il constate que «les gens veulent du changement» et sont «prêts à voter pour Dumont sans savoir réellement ce que contient le programme» de son parti.

Pourquoi voter PQ?

André Côté croit fermement que le prochain gouvernement sera péquiste, possiblement minoritaire et invite la population à réfléchir avant de voter pour l’Action démocratique, entre autres. «Il ne faut surtout pas se donner un député de l’opposition», selon lui, puisque «le comté risque de tomber dans l’oubli».

PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC

Diane Leblanc dit avoir été accueillie chaleureusement un peu partout dans la circonscription. Elle souligne son avantage d’être connue dans la région. Elle a noté que les gens lui ont beaucoup parlé de l’autoroute 73, de la santé et des régions ressources. Mme Leblanc dit que ses priorités collent à  celles des Beaucerons. Elle croit que la campagne s’est bien déroulée, que quelques enjeux ont pu être mis de l’avant. Au plan provincial, il est clair pour elle que «Jean Charest est le chef le plus solide». Elle rappelle que «ce n’est pas un jeu, qu’il s’agit de la gestion de 55 milliards $». «Tout le monde est unanime pour dire que Dumont ne serait pas un bon chef» et Boisclair, «on en entend pas parlé», selon Mme Leblanc.

La candidate libérale est convaincu que le gouvernement sera dirigé par Jean Charest et que Beauce-Sud demeurera libéral. Elle affirme que «le gouvernement ne sera pas nécessairement minoritaire», puisque, selon elle, le «PLQ a toujours bénéficié d’une prime aux urnes».

Pourquoi voter PLQ?

La candidate libérale rappelle qu’elle a l’expérience et la connaissance des dossiers et qu’il est toujours plus payant d’être dans le parti au pouvoir. «Dans l’opposition, ce serait quatre années perdues», selon elle. Mme Leblanc rappelle que son parti est une «valeur sûre» et qu’il «défend bien les intérêts du Québec à Ottawa».

ACTION DÉMOCRATIQUE DU QUÉBEC

Claude Morin s’est montré agréablement surpris de l’accueil que lui a réservé la population, puisqu’il n’était «pas connu il y a un mois à peine». Il considère «respectable» la campagne qui s’achève. M. Morin constate qu’au niveau provincial, elle a surtout été axée sur une «bataille des chefs» et que ça a «parfois dérapé», ne laissant pas assez de place pour le contenu. Beaucoup de dossiers auraient dû être abordé dans la région, notamment l’environnement et entre autres, tout ce qui à trait au site d’enfouissement. M. Morin ne nie pas que l’ADQ s’apparente parfois au populisme, mais se défend en disant qu’«au moins les gens nous comprennent!»

Une lutte extrêmement serrée dans la circonscription fait partie de ses prédictions. Il souhaite que les gens sortent voter. Il croit en ses chances de remporter le scrutin de lundi.  M. Morin a rappelé que «la machine libérale est forte», mais selon un bénévole adéquiste, «si le vote sort ce sera en notre faveur». Au plan provincial, il est persuadé d’un gouvernement minoritaire et pense que son parti peut «aller chercher une vingtaine de comtés».

Pourquoi voter ADQ?

«Comme l’a dit Mario Dumont, parce que c’est un vote pour vous», a souligné le candidat adéquiste. Il affirme que «c’est une nouvelle voie», que son parti propose «de nouvelles idées, de nouvelles solutions». Il croit que le gouvernement minoritaire profitera au Québec et que cela permettra à l’équipe adéquiste de se faire connaître et d’apporter un changement positif à l’Assemblée nationale.

Si la tendance se maintient…

Le vote de lundi sera très serré dans les deux comtés beaucerons. La lutte à deux entre les Libéraux et les Adéquistes culminera demain soir. Il s’agit d’une des élections les plus imprévisibles de l’histoire du Québec où, dans les sondages, trois partis sont presque nez à nez. Près de 30 comtés sont considérés comme des points chauds, où le gagnant risque de l’emporter par moins de 5 %. Faites vos prédictions, lundi soir nous saurons qui formera le prochain gouvernement du Québec, selon les sondages, possiblement le premier gouvernement minoritaire de la province.