Le Groupe Espérance et Cancer a trouvé la formule idéale pour prévenir le cancer et faire connaître leur organisme. Hier soir, près de 350 personnes ont assisté à la conférence de l’éminent docteur, Richard Béliveau à l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches. « Si la population canadienne et québécoise adoptait de bonnes habitudes de vie, on sauverait notre système de santé. C’est aussi significatif », commente M. Béliveau.

Le coanimateur de l'émission Kampaï avec Mitsou sur la chaîne Radio-Canada a prononcé hier la conférence «La santé par le plaisir de bien manger » dans le cadre du volet prévention du Groupe Espérance et cancer.

L’ennemi numéro 1 de la santé demeure selon lui le tabagisme suivi de très près par la malbouffe et la sédentarisation. Une combinaison des trois diminuerait de 80 % les hospitalisations. Cela représente l’environnement parfait pour développer selon lui un cancer. « Ce qui nous tue au Québec est la résultante de notre mode de vie et de nos gênes. Diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires et cancer sont des maladies résultantes de cette interaction. Une graine, c’est comme votre hérédité. La graine ne donnera pas de plante, si vous n’exposez pas celle-ci à l’environnement parfait soit la bonne quantité de terre, d’eau et la bonne lumière. , mentionne-t-il. Une prédisposition héréditaire ne donnera pas de maladie si elle n’est pas exposée à un de mode de vie qui permet à cette prédisposition d’exprimer son plein de potentiel. C’est aussi simple que cela.»

L’obésité épidémie mondiale
Selon l’Organisation mondiale de la santé plusieurs pays n’avaient jamais connu l’obésité dont la Jordanie, l’Arabie Saoudite, la Chine, le Japon avec des taux inférieurs à 5 %. Il cite en exemple le Mexique, qui avait un taux de surcharge pondérale en 1989 de 10 %, a atteint 60 % en 2000. Six fois d’augmentation en 11 ans alors que le diabète de type 2, est lié à 80 % à l’obésité, a septuplé pendant cette période. « On a engraissé de façon monstrueuse à travers la planète au fil des 30 dernières années… On est passé de l’homo sapiens à l’homo obesus », commente ce dernier.

M. Béliveau a souligné que la société était en train de perdre son combat contre l’obésité. Seulement au Canada, 75 % de la population a une surcharge pondérale. L’explosion de l’obésité et du diabète du type 2 représente la goutte qui va être responsable de l’effondrement de notre système de santé. Jamais on ne pourra absorber les coûts associés à l’explosion des maladies chroniques associées à l’obésité », pense l’expert.

Difficile de lutter contre les multinationales qui livrent à outrance des messages publicitaires faisant ainsi la promotion de la malbouffe dans le monde entier. Il cite que seulement aux États-Unis, le budget annuel de publicité des chaînes de restauration rapide est 100 fois à celui pour faire la prévention de saines habitudes de vie. « Pour le même produit, on estime qu’il faut un budget publicitaire n'a besoin que d'être de 10 % supérieur pour s'emparer du marché… », illustre M. Béliveau.

La sédentarisation des êtres humains tant chez les jeunes que les plus vieux en sont la cause. « En 1990, on avait de grosses TV avec des bedaines plates, aujourd’hui on a des écrans plats avec de grosses bedaines », blague ce dernier avec une caricature fort amusante illustrant la permutation. 

Les cinq règles d’or de Dr Béliveau

S’il n’y avait que quelques phrases à retenir de sa conférence, voici les cinq règles d’or de Richard Béliveau.

• Un ne pas fumer
• Conserver un indice de masse corporelle (IMC) entre 19 et 24
• Manger en abondance des végétaux tels que des fruits, légumes et grains entiers.
• Être actif au moins 30 minutes par jour
• Réduire la consommation de produits riche en sucre et en gras, et particulièrement ceux issus de l’industrie de transformation de la restauration rapide.

L’auteur de best-sellers rappelle l’importance de combiner ces cinq facteurs. Selon l’OMS, adopter ces saines habitudes de vie pourrait prévenir jusqu’à 90 % le diabète de type 2, 82 % les maladies cardiaques, 70 % le cancer et 70 % pour les accidents cérébrovasculaires. « La réalité est qu’un cinquième de la population fume encore et que les deux tiers des Canadiens sont trop gros. C’est cela le problème », cible M. Béliveau.

Avancement du traitement contre le cancer
Détenteur d’un doctorat en biochimie, est directeur du laboratoire de Médecine moléculaire, Dr Béliveau aussi chercheur au service de neurochirurgie de l'Hôpital Notre-Dame (CHUM) et titulaire de la Chaire de Neurochirurgie Claude-Bertrand a fait part en début de conférence de l’avancement d’un traitement contre le cancer au cerveau. « Il y a quelques semaines, on a eu à 12 centres aux États-Unis, une première réponse complète. Après trois cycles de traitements, il y avait une réduction de 80 % de la tumeur. Ce patient a été déclaré guéri il y a quelques semaines. Nous sommes contents de cela et nous avons huit autres médicaments à développer pour différents types cancer. Lorsqu’on a le cancer, c’est la chimio, la radio et autre traitement, on prévient le cancer avec le mode de vie », commente M. Béliveau