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Pier Dutil

Jaro a 50 ans

durée 17h00
4 mars 2024
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Par Pier Dutil

En 1967, dans «La Bohème», Charles Aznavour chantait : «Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.» Cette semaine, je vous parle d’un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.

En effet, si vous avez moins de 50 ans, le nom Jaro fait référence à une chaîne d’hôtels de la région de Québec. Et, si vous êtes un maniaque des sports, le nom Jaro vous rappelle une équipe de hockey professionnel qui a évolué à St-Georges de septembre 1975 à décembre 1976 dans la Ligue Nord-Américaine.

Le vrai Jaro

Mais, si vous avez plus de 50 ans et que vous habitiez la Beauce dans les années 70, vous avez fort probablement connu le vrai Jaro, à savoir la mascotte de la finale des Jeux du Québec, Hiver 1974 qui s’est tenue  à Saint-Georges, Beauceville, Saint-Prosper et Saint-Martin du 1er au 10 mars, il y a exactement 50 ans.

Cet anniversaire me rappelle d’excellents souvenirs puisque je faisais partie du Comité organisateur à titre de directeur du secteur Information. Cette chronique rappellera également de bons souvenirs à des milliers de Beauceronnes et Beaucerons.

À l’été 1973, le Gérant de ce que l’on appelait à l’époque le Palais des Sports, Lorenzo Bureau, reçoit un appel d’un représentant de la Société des Jeux du Québec lui demandant si Saint-Georges pourrait être intéressée à organiser cette finale provinciale. Et, tout bonnement, Lorenzo Bureau répond : «C’est quoi ça, les Jeux du Québec?»

Finalement, après quelques négociations entre l’organisme et les dirigeants de la Ville de Saint-Georges, on accepte de relever le défi. Entre le moment du choix de Saint-Georges et le début des jeux, il ne reste qu’un peu plus de cinq mois. Et il faut se rappeler que personne à Saint-Georges jusque-là n’avait entendu parler des Jeux du Québec.

La machine se met en branle

Dans les jours qui ont suivi, la Ville confie à Lorenzo Bureau le poste de Directeur général du Comité organisateur. Ce dernier se met à l’œuvre. Un Conseil d’administration présidé par Florian Vallée est formé et des personnes sont recrutées pour devenir membres du Comité organisateur.

En quelques semaines seulement, tous ces postes sont comblés, la machine est en marche et elle ne s’arrêtera que le 10 mars, après la cérémonie de fermeture.

En plus des 15 disciplines sportives au programme, le Comité organisateur beauceron innove en ajoutant un volet culturel qui inclura une discothèque pour les jeunes qui prendra le nom de Jarothèque, des sorties aux cabanes à sucre, des expositions industrielles et artistiques, etc.

Quant aux équipements nécessaires pour la tenue des diverses disciplines, il faudra compter sur le Palais des Sports, le Centre de ski alpin, les pistes de ski de fond du Club de Golf, les gymnases des écoles et du Séminaire et la piscine du Centre culturel de Beauceville.

À l’époque, il n’y a pas de semaine de relâche dans le milieu scolaire. Il faut donc convaincre la Commission scolaire de fermer les écoles durant 10 jours, car, en plus d’y organiser les compétitions, c’est dans les écoles que les quelque 2 500 athlètes seront logés et dormiront sur des lits prêtés par la base de Valcartier de l’armée canadienne.

Il faut également recruter et habiller des dizaines d’hôtesses qui seront en fonction durant les jeux.

Grâce à la bonne collaboration de nombreux organismes et à l’implication de la population qui est disposée à remplir les milliers de postes de bénévoles nécessaires à la tenue de cette finale provinciale, tout se met en place à une vitesse folle.

Financement et tournée provinciale

Une organisation d’une telle envergure nécessite un aspect financier à ne pas négliger. En acceptant d’organiser la finale provinciale Hiver 1974, la Ville de Saint-Georges s’est engagée à combler le déficit s’il y a lieu.

Des commanditaires acceptent de s’impliquer financièrement, on crée l’Ordre des Jarrets Noirs et il en coûte 10 $ pour en devenir membre et recevoir une médaille emblématique que des milliers de Beauceronnes et de Beaucerons voudront se procurer. On tient également un cocktail bénéfice qui rapportera plusieurs milliers de dollars. 

De plus, le comité organisateur s’est engagé à organiser une tournée provinciale qui mènera des représentants dans les diverses régions du Québec : Chicoutimi, Rouyn-Noranda, Sept-Îles, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke, etc. On fait la promotion des Jeux de façon à attirer les athlètes et le public de partout au Québec.

Durant les mois qui ont précédé la tenue des jeux, les semaines de travail sont longues et les nuits sont courtes pour les membres du Comité organisateur.

C’est parti

Le vendredi 1er mars, le Palais des Sports est rempli à craquer pour la cérémonie d’ouverture. Et, dès le lendemain, les compétitions débutent et se dérouleront à fond de train durant dix jours.

La mère nature nous réserve un redoux anormal pour cette époque de l’année et cela crée un problème pour les compétitions de ski alpin. Mais cela ne suffira pas à modérer l’ardeur des organisateurs qui recrutent des camionneurs qui s’attaqueront au transport de centaines de voyages de neige permettant finalement de tenir les compétitions prévues au Centre de ski de Saint-Georges.

Tout au long de ces dix jours, Saint-Georges grouille de monde jour et nuit. Les hôtels, restaurants et bars sont remplis. Des visiteurs doivent même se rendre à Lévis et Sainte-Foy pour se loger.

Les médias papier et électroniques de partout au Québec sont présents et Saint-Georges fait la manchette des sections sportives.

Un franc succès

Le 10 mars au soir, à l’issue de la cérémonie de fermeture, les organisateurs, les bénévoles et toutes celles et ceux qui ont mis la main à la roue pour faire de cet événement un franc succès peuvent crier : «Mission accomplie».

Non seulement le déroulement des compétitions s’est effectué dans l’ordre, le Comité organisateur s’en tire avec un bilan financier positif, réalisant un bénéfice de quelque 60 000 $ qui sera remis à la Ville et qui servira à investir dans des installations de sports et de loisirs.

Durant six mois, Saint-Georges et la Beauce entière ont vécu à vitesse grand V grâce à l’implication d’une foule de bénévoles, d’organismes et de commanditaires qui se sont donné la main pour faire de la finale des Jeux du Québec, Hiver 1974, un franc succès.

Au lendemain de ce grand branle-bas, quand le calme est retombé sur la région, le Directeur général, Lorenzo Bureau, déclarait : «On s’est réveillé et tout était fini.»

Le succès a été tel que, cinq ans plus tard, Saint-Georges accueillait la finale des Jeux du Québec, Été 1979. Et, tout récemment, Saint-Georges posait sa candidature dans le but d’organiser la finale des Jeux du Québec, Été 2027. Bonne chance!

Que de bons souvenirs, 50 ans plus tard pour les 50 ans et plus!

Bon anniversaire, Jaro!

Visionnez tous les textes de Pier Dutil

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui, il y a 50 ans, ont contribué à faire un succès de la tenue des Jeux du Québec, Hiver 1974 à Saint-Georges :

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