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Ambassadeur chinois: l'Université d'Ottawa accusée d'entraver la liberté de presse

durée 15h32
29 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — L'Université d'Ottawa a été critiquée de toutes parts mardi pour avoir interdit la vieille aux journalistes de filmer ou d'enregistrer un discours de l'ambassadeur chinois au Canada et a fermé les stores lorsque des manifestants contre le traitement des Ouïghours pouvaient être aperçus à l'extérieur.

Dans une déclaration écrite, l'Université d'Ottawa a expliqué que le refus «sans préavis» du conférencier de permettre les caméras a mis l'événement «en péril».

«L’Université s’est cependant assurée dans les circonstances que les journalistes aient autrement accès à l’événement, a-t-elle poursuivi. Afin d’assurer que cette situation regrettable ne se reproduise plus, l’Université tâchera à l’avenir d’être plus claire avec ses conférenciers avant la tenue des événements sur la présence possible des médias électroniques.»

En mêlée de presse à son arrivée à la période des questions en après-midi, le premier ministre Justin Trudeau a estimé que l'université a «fait une erreur» en interdisant les caméras.

«Au Canada, on ouvre sur tout à des gens qui ont un profil public. Les médias doivent avoir accès à ça», a-t-il tranché.

La situation «démontre clairement» l'enjeu «d'ingérence, d’interférence» de la Chine dans les institutions canadiennes, a soutenu quelques instants plus tard le lieutenant conservateur pour le Québec, Pierre Paul-Hus, dans le foyer de la Chambre des communes.

Selon M. Paul-Hus, il est difficile de «blâmer» l'Université qui a dû prendre «une décision rapide» à la demande de l'ambassade de Chine. Il estime cependant que ce serait «la moindre des choses» qu'Ottawa convoque l'ambassadeur Cong Peiwu pour lui dire: «Écoutez, là, ça, on ne peut pas faire ça chez nous. On est au Canada. Ça ne marche pas comme ça».

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, n'y est pas allé de main morte en s'adressant à la presse parlementaire. «Si vous cherchez un endroit où aller défier la liberté d'expression, la liberté d'enseignement ou la liberté de presse, allez à l'Université d'Ottawa», a-t-il dit d'emblée, expliquant que l’institution semble appliquer «de façon assez soutenue» des principes du «wokisme».

Quant à l’ambassadeur chinois, M. Blanchet estime qu'il n’est pas un diplomate, mais bien un «intimidateur» puisqu’il représente le Parti communiste chinois. Non seulement l'influence de la Chine sur les institutions d'enseignement postsecondaires l'inquiète, mais également toutes les autres formes d'influence, «des postes de police au financement électoral».

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a été le premier à commenter la nouvelle. Il a déclaré que la liberté de presse est «un droit fondamental» dans une société démocratique.

La Presse Canadienne