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Percée prometteuse dans le traitement du glioblastome

durée 10h00
23 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Deux études préliminaires témoignent de progrès prometteurs dans le traitement du glioblastome, une forme impitoyable de cancer du cerveau.

Dans les deux cas, les chercheurs ont modifié certaines cellules immunitaires pour attaquer la maladie, et les premiers résultats sont très intrigants.

«(Les chercheurs) n'ont pas encore fait de suivi à long terme, a commenté le docteur André Veillette, un spécialiste de l'Institut de recherches cliniques de Montréal. Probablement qu'il faudra combiner ça avec d'autres approches, mais c'est hyper excitant.»

Les patients atteints d'un glioblastome survivent en moyenne huit mois après l'annonce de leur diagnostic. Cette tumeur grossit rapidement et ses cellules s'entremêlent souvent avec les cellules cérébrales saines, ce qui signifie qu'il est extrêmement difficile de l'éliminer chirurgicalement.

Des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie sont souvent la seule option thérapeutique disponible, et leurs bienfaits tendent à être de courte durée. Les molécules utilisées en chimiothérapie, notamment, franchissent très difficilement la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau.

«Et même l'immunothérapie classique, souvent ça ne marche pas ou ça ne marche pas très bien, a dit le docteur Veillette. Les gens vont avoir des réponses, mais ça va réapparaître. Et puis ce sont des tumeurs qui n'aiment pas se faire bousculer, alors elles ont tendance à éviter les cellules du système immunitaire, parce qu'il n'y a pas beaucoup de cellules du système immunitaire dans le cerveau.»

Le domaine de l’immunothérapie est pourtant en pleine ébullition et à l’origine des percées les plus prometteuses réalisées dans la lutte contre le cancer depuis une dizaine d’années.

Lors de ces deux expériences, dont les résultats ont été publiés par Nature Medicine et par le New England Journal of Medicine, les chercheurs ont eu recours à une thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique, une stratégie qui a déjà fait ses preuves face à la leucémie et aux lymphomes puisque les cellules de ces cancers sont plus vulnérables aux traitements.

La thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique commence maintenant à être mise à l'essai face à des tumeurs solides comme le glioblastome.

Les détails de l'intervention sont essentiellement incompréhensibles pour des néophytes, mais il s'agit essentiellement pour les scientifiques de prélever certaines cellules immunitaires du patient, les lymphocytes T, et de les modifier pour qu'elles puissent identifier et attaquer la tumeur cancéreuse lorsqu'elles sont réinjectées au patient.

Lors du premier essai clinique, les trois patients traités ont présenté une régression temporaire de leur tumeur. Un homme a toutefois présenté une réponse qui a duré plus de six mois.

Six patients ont été traités lors du deuxième essai. Les six tumeurs ont régressé, mais une a recommencé à croître après un mois. Un participant a quitté l'étude. Un autre ne présente aucune croissance de sa tumeur après sept mois. Il en va de même pour les participants restants, jusqu'à six mois après l'intervention.

«Les progrès sont énormes avec ces nouvelles thérapies-là, s'est réjoui le docteur Veillette. Ce sont d'excellentes nouvelles.»

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne