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Un essai clinique contre le cancer de la prostate en première mondiale à Montréal

durée 11h33
11 avril 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Des patients de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill deviennent ces jours-ci les premiers au monde à participer à un essai clinique multicentrique pour évaluer l'efficacité d'un isotope radioactif utilisé dans le traitement du cancer de la prostate métastatique.

Un premier patient a été traité mercredi et un deuxième doit l'être jeudi, a confié le docteur Ramy Saleh, qui est oncologue médical au Centre du cancer des Cèdres du CUSM et directeur médical de l’oncologie au Centre de médecine innovatrice de l’IR-CUSM.

«C'était incroyable d'avoir le premier patient hier (mercredi), il a très bien fait, aucun effet secondaire», a dit le docteur Saleh. 

L'essai clinique porte sur l'actinium-225, dont la fonction est de cibler l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA).

Cet antigène, a-t-on expliqué par voie de communiqué, se retrouve chez plus de huit patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique sur dix. Le PSMA s’exprime fortement dans les cellules tumorales de la prostate, mais est très peu présent dans le reste de l’organisme.

L’actinium-225 se fixe donc aux récepteurs du PSMA; repère les cellules cancéreuses; et émet des radiations qui les détruisent en détruisant leurs brins d’ADN. 

Ce mode d'action ciblé aurait en plus l'avantage d’épargner les organes sains.

Ce n'est qu'au cours des dernières années qu'on a réalisé que la médecine nucléaire a un rôle à jouer dans le traitement du cancer de la prostate, a dit le docteur Saleh.

L'actinium-225, a-t-il souligné, «ce n'est pas de la chimiothérapie».

«On espère vraiment que ça va augmenter la qualité et la quantité de vie des patients, a déclaré le docteur Saleh. Techniquement, c'est un traitement qui est beaucoup plus ciblé que les traitements qui sont standards (la chimio). La chimio va détruire les bonnes et les mauvaises cellules partout, mais là, c'est beaucoup plus ciblé.»

Logiquement, a-t-il ajouté, le traitement devrait permettre d'éviter les effets secondaires indésirables et trop bien connus de la chimiothérapie, comme la perte de cheveux et les nausées.

Le traitement expérimental sera administré par injection intraveineuse à 50 patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration ou biochimiquement récurrent, pour qui les traitements conventionnels n’ont pas fonctionné.

Le but de l'essai clinique est d'évaluer la capacité du médicament à agir sans entraîner d’effets indésirables et celle du sujet à supporter les effets indésirables.

Les premiers résultats ne seront dévoilés que dans quelques années.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne