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Une petite ville de Nouvelle-Écosse tente de gérer sa bruyante population étudiante

durée 14h40
8 avril 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — Une petite ville de la Nouvelle-Écosse qui a du mal à «gérer» sa population parfois tapageuse d'étudiants universitaires étudie les recommandations d'une source autrement plus dramatique. 

L'administration de Wolfville, une petite municipalité qui abrite l’Université Acadia, a reçu la semaine dernière l'ébauche d’une étude qui tire quelques leçons de la commission d'enquête sur la tuerie de 2020 en Nouvelle-Écosse, qui a coûté la vie à 22 personnes.

Cette commission avait mis au jour des échecs généralisés dans la manière dont la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait réagi cette fin de semaine là. 

Dans l'introduction de l'étude pour Wolfville, le professeur de criminologie Stephen Schneider affirme que la Ville lui a spécifiquement demandé d'explorer des options à la GRC pour résoudre les problèmes de sécurité publique dans la communauté.

Le professeur Schneider, qui enseigne à l'Université Saint Mary's, à Halifax, affirme que le rapport final de la Commission sur les pertes massives conclut qu'il faut «décentrer la police» concernant la double urgence de santé publique que sont les maladies mentales et la violence contre les femmes.

Ce qui implique de remplacer la police en tant que premiers intervenants pour de nombreux types d'appels par des professionnels de la santé et des services sociaux, recommande M. Schneider dans son rapport préliminaire de 160 pages.

À Wolfville, où les 3000 étudiants d'Acadia représentent la moitié de la population de la ville pendant l'année scolaire, les résidents se plaignent depuis longtemps du fait que leurs jeunes voisins empoisonnent régulièrement leur existence. 

Un rapport de 2011 sur les méfaits de l'alcool dans certaines villes de la Nouvelle-Écosse citait une estimation de la GRC selon laquelle un tiers de leurs appels à Wolfville étaient liés à l'alcool.

Le rapport du professeur Schneider cite encore la Commission des pertes massives qui a conclu que la violence contre les femmes est devenue une épidémie nationale.

«Wolfville présente un risque élevé de violence sexualisée, indique son étude. Les étudiants de niveau postsecondaire ont des taux plus élevés de violence sexuelle que la population générale, ce qui est aggravé par la disponibilité de l'alcool.»

Le professeur Schneider recommande à la Ville d'établir un projet pilote de cinq ans qui appliquerait un «modèle de sécurité et de bien-être communautaire», qu'il a décrit comme une alternative à la GRC.

Le projet serait dirigé par une société indépendante à but non lucratif, qui comprendrait un groupe de travail sur la prévention du crime, un groupe de travail sur le développement social et un navigateur communautaire. 

Le groupe sur la prévention du crime comprendrait des représentants de la Ville, de l’Université Acadia et de l’association étudiante, de la GRC, du ministère provincial de la Justice, des bars et des propriétaires fonciers.

Le conseil municipal attend le rapport final de M. Schneider ce printemps avant d'adopter des mesures.

Michael MacDonald, La Presse Canadienne