« J’ai été victime du système judiciaire canadien » — Dannick Lessard
L’ancien joueur du Garaga et du CRS Express de Saint-Georges, Dannick Lessard, s’estime « victime du système judiciaire » à la suite de l’arrêt des procédures, en raison de l’arrêt Jordan, contre son présumé agresseur, Ryan Wolfson, qui aurait tenté de l’assassiner en octobre 2012.
« Sur le coup, j’aurais aimé ça qu’il y ait un procès pour boucler la boucle, de pouvoir fermer le passage de cette terrible agression qui est arrivée et pouvoir passer à autre chose, déjà que je dois vivre avec les séquelles, tant physiques que psychologiques. Je pensais qu’en tant que victime, j’aurais pu profiter d’un procès équitable, mais au lieu de cela, j’ai été victime du système judiciaire canadien », mentionne celui qui croit qu’il ne devrait pas y avoir d’arrêts de procédures quand le crime reproché est une atteinte à la personne.
Le natif d’East-Broughton, a envoyé une lettre aux premiers ministres du Québec et du Canada, respectivement Philippe Couillard et Justin Trudeau, ainsi qu’à plusieurs autres politiciens, dont le député de Beauce, Maxime Bernier, pour dénoncer l’arrêt Jordan. « Le but de ma lettre n’est pas de me plaindre nécessairement de mon dossier, mais de me servir de ma situation pour parler des victimes d’actes criminels qui sont laissées à elles-mêmes. Ce que j’ai retenu, c’est que les avocats criminalistes ne font que parler des droits de leurs clients, les droits des agresseurs. La Charte des droits et libertés du Canada défend plus un agresseur que la victime. Cette dernière n’a aucun droit. Le seul droit qu’on a, c’est de pouvoir boucler la boucle avec un procès juste et équitable, sauf que, à cause de la lenteur des procédures du système judiciaire, on est rendu avec une nouvelle tendance, celle des délais déraisonnables. […] Personne n’est jamais venu me voir en tant que victime pour me demander si c’était raisonnable ou non de vivre avec les séquelles de l’agression », déclare-t-il.
« L’effet de ce jugement est effectivement de mettre fin à toute chance que la poursuite dans mon dossier soit entendue et que justice soit rendue. Je lis les déclarations faites dans les journaux par des avocats criminalistes depuis une semaine sur l’importance des droits des accusés, lesquels sont protégés par la Charte. Mais qu’en est-il des droits des victimes? N’avons-nous pas le droit de voir nos agresseurs subir un procès? N’avons-nous pas le droit de nous attendre à ce que justice soit rendue », se questionne M. Lessard dans sa missive.
Le 21 avril, lorsqu’il a su que le procès, qui était prévu en septembre 2017, n’aurait pas lieu, le copropriétaire des Prédateurs de Laval est demeuré impassible. « Je m’étais déjà préparé à cette possibilité, mais j’avais quand même un sentiment de colère, de rage, pour la famille de Pierre-Paul Fortier — Wolfson était également accusé du meurtre de M. Fortier dans ce même dossier — qui était présente dans la salle. […] C’était plus pour eux que je ressentais de la douleur, de la tristesse, de la rage », mentionne M. Lessard en entrevue.
Wolfson, qui a été condamné à la prison à vie sans possibilité de remise en liberté avant 25 ans en octobre dernier pour le meurtre de Frederick Murdock et de tentatives de meurtre sur Tommy et Vincent Pietrantonio, est en procédure d’appel.
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