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Après un premier refus, André Boisclair obtient une libération conditionnelle

durée 16h03
15 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — L’ex-chef péquiste André Boisclair est libre.

Après avoir essuyé un premier échec en novembre dernier, notamment en raison d’une «attitude arrogante» et de son refus de participer à une thérapie, M. Boisclair a réussi cette fois à obtenir sa remise en liberté.

La Commission des libérations conditionnelles a rendu cette décision lundi.

André Boisclair avait été condamné à deux ans moins un jour d'emprisonnement, en juillet dernier, pour avoir perpétré deux agressions sexuelles contre deux jeunes hommes. 

En novembre, la Commission lui avait refusé une libération au sixième de sa peine, estimant qu’il représentait un «risque inacceptable» de récidive. 

Maintenant qu'André Boisclair est rendu au tiers de cette peine, les commissaires ont changé d’avis, jugeant cette fois que la protection du public n'est pas compromise par une libération qui permet de favoriser sa réinsertion sociale.

Se basant sur les évaluations du psychiatre et du sexologue de l’agresseur, la Commission note qu’il a été «en mesure de reprendre avec ces professionnels (ses) suivis thérapeutiques à partir de la détention».

Des proches ont également soumis des témoignages faisant état de changements de comportement chez M. Boisclair.

André Boisclair avait reconnu sa culpabilité à une accusation d’agression sexuelle avec l’aide d’un tiers en lien avec un événement survenu en janvier 2014. La victime avait raconté devant le tribunal s’être rendue à une soirée chez André Boisclair. Bien que le jeune homme, qui ne peut être identifié en raison d’un ordre de la Cour, ait mentionné qu’il ne voulait pas de sexe anal avant de se rendre chez l’accusé, à un certain moment, André Boisclair a demandé à deux autres personnes de le saisir et de le pénétrer, malgré un second refus affirmé sur place. L’agression a été abandonnée parce que la victime se débattait et le jeune homme a pu quitter les lieux par la suite.

Dans le second cas, en novembre 2015, un jeune homme s’était présenté chez M. Boisclair à l’issue d’une invitation de celui-ci sur un site de rencontres. Après une heure à discuter autour d’un verre, le jeune homme avait voulu quitter, mais M. Boisclair lui avait baissé le pantalon et s’était livré à une fellation non désirée. Il avait ensuite entraîné le jeune homme contre son gré dans son lit où il s’était livré à des attouchements anaux en dépit des protestations répétées de la victime, qui avait finalement pu quitter les lieux.

Les deux victimes avaient témoigné avec difficulté devant le juge Pierre Labelle, faisant tous deux état d’impacts psychologiques importants découlant de ces agressions.

La remise en liberté de M. Boisclair est soumise à certaines conditions, notamment de ne pas communiquer avec les victimes, de ne pas consommer d’alcool jusqu’à la fin de sa peine et de se rapporter aux autorités tous les mois.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne