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Direction du PLQ : François Legault ciblé par les aspirants chefs sur l’immigration

durée 17h04
10 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Le premier ministre François Legault et son gouvernement ont été les principales cibles des candidats à la chefferie du PLQ qui étaient réunis samedi pour un troisième débat à Gatineau. L’échange a notamment porté sur l’immigration et la laïcité.

Sans surprise, les aspirants chefs se sont inscrits en faux avec l’approche caquiste de l’immigration.

«Il faut changer de ton. François Legault nous a dit que l'immigration était une menace», a lancé l’ancien ministre fédéral Pablo Rodriguez, rappelant qu’il était né en Argentine et qu’il ne parlait pas français à son arrivée au Québec.

Pour lui, le premier ministre «divise» les Québécois.

L’ancien président du Conseil du patronat Karl Blackburn a dit que la capacité d'accueil, c’était la «patente» à François Legault.

«Quand il veut diviser les Québécois, il parle de la capacité d'accueil», a-t-il soutenu.

Karl Blackburn veut plus d’immigrants pour répondre aux besoins des entrepreneurs.

Initiative du siècle

De son côté, l’ex-PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, a affirmé que l’immigration était «le visage le plus clair de l'échec de la CAQ».

À ce chapitre, il affirme lui aussi qu’il faut plus d'immigrants, mais qu’en «même temps, il faut répondre aux inquiétudes des Québécois» qui se demandent quelle est la capacité d'accueil de la province.

Charles Milliard en a profité pour envoyer une pointe à Pablo Rodriguez en affirmant que «très peu de Québécois se sont reconnus dans l'Initiative du siècle qui consiste à avoir 100 millions de Canadiens en 2100».

Ce à quoi l’ancien ministre de Justin Trudeau a immédiatement rétorqué : «l'initiative du siècle n'a rien à voir avec le gouvernement fédéral. C'était quelque chose à côté.»

Il y a eu peu de divergences majeures entre les candidats libéraux sur la question de l'immigration.

Une note discordante s'est fait entendre du côté de l’avocat fiscaliste Marc Bélanger, qui propose d’interdire les permis de travail aux étudiants étrangers qui veulent venir à Montréal et qui ne sont pas capables de communiquer en français.

«S’ils rentrent sur le marché du travail, ça fait en sorte d'angliciser le marché du travail», a-t-il expliqué.

Les candidats à la chefferie ont aussi profité du sujet de la laïcité pour écorcher le gouvernement.

Pour Pablo Rodriguez, le nouveau projet de loi de la CAQ pour renforcer la laïcité dans les écoles n'est qu’une diversion.

«Pendant ce temps-là, il ne parle pas du déficit de 14 milliards $. Il ne parle pas de nos hôpitaux qui tombent en morceaux. Il ne parle pas de nos écoles qui sont 'maganées'», a-t-il soutenu.

Même son de cloche du côté de Charles Milliard. «On perd une élection partielle, on fait de l'identité. On a un déficit, on fait de l’identité. On a une décote financière, on fait de l'identité. Moi, je suis vraiment écœuré de ça et je vous le dis poliment», a-t-il lancé.

«Magasin de bonbons»

Charles Milliard a aussi dénoncé le fait que le gouvernement utilisait «trop souvent» la clause dérogatoire pour protéger ses lois des tribunaux.

«C'est comme un magasin de bonbons. Et (le ministre de la Justice) Simon Jolin-Barrette, il est très gourmand», a-t-il affirmé.

Pour Marc Bélanger «le problème, c'est le discours, pas les signes religieux».

«On essaie de prôner la tolérance, mais on ne peut pas avoir un gouvernement qui est plus intolérant. On dit aux jeunes, regardez la diversité, puis on dit : “la diversité, il ne faut pas qu'elle soit dans les écoles.” C'est le discours religieux qui doit être banni», a-t-il soutenu.

Pour l’agriculteur de la Beauce, Mario Roy, la loi 96 sur le français et la loi 21 sur la laïcité «vont trop loin».

«Il ne faut pas avoir peur de défendre les chartes des droits et libertés», a-t-il affirmé.

Ce troisième débat a montré peu de lignes de démarcation claires entre les aspirants chefs.

L’échange se déroulait à Gatineau, en Outaouais, une région que le PLQ souhaite regagner lors des prochaines élections. Pour l’instant, André Fortin – élu dans la circonscription de Pontiac – est le seul député libéral en Outaouais.

Marc Bélanger a dit souhaiter se présenter dans cette région lors des élections de 2026.

Il reste trois débats avant l'élection du nouveau chef libéral le 14 juin.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne

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