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Francisation au travail: «Des progrès importants restent à faire»

durée 16h29
21 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — La francisation en milieu de travail n’est pas un modèle d’intégration viable actuellement, selon le Commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil. Il coûte trop cher et bien souvent ne permet pas aux travailleurs d’atteindre un niveau de français suffisant dans un laps de temps acceptable.

«Il y a vraiment des progrès importants qui restent à faire», a-t-il affirmé en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi.

Dans son dernier rapport déposé mercredi à l’Assemblée nationale, le commissaire indique que plusieurs embûches viennent limiter la participation aux cours de francisation en milieu de travail.

La plupart des individus qui devraient être francisés n’ont pas de connaissance préalable du français, ils n’ont souvent pas assez de temps à consacrer à la formation et ils évoluent régulièrement dans un environnement où le français n’est pas assez présent.

Conséquence : la francisation se fait en petits groupes, ce qui en augmente les coûts. «La francisation en milieu de travail peut coûter jusqu'à 10 fois plus cher à l'État que la francisation offerte en dehors du travail, surtout quand on verse une subvention salariale.»

Pour l’année 2024-2025, Francisation Québec a consacré 12,6 millions $ (soit 4,3% de son budget) à la francisation en milieu de travail. Selon le commissaire, cet investissement n’est pas rentable.

«Si on paye des formations avec une subvention salariale à de très, très, très petits groupes, ça nous coûte tellement cher pour aller chercher des heures d'apprentissage, qu'il n'y a pas de scénario où on peut généraliser la connaissance du français parmi ces travailleurs-là», a expliqué Benoît Dubreuil.

«Pour que la francisation en milieu de travail soit efficace, les participants doivent réaliser des progrès significatifs en français, ils doivent pouvoir réinvestir leur apprentissage dans la vie quotidienne et ils doivent pouvoir s'insérer durablement dans des réseaux francophones. Malheureusement, (...) ces conditions sont rarement réunies», ajoute-t-il.

Le commissaire suggère même de réévaluer les subventions pour la francisation aux entreprises. Selon lui, les patrons sont prêts à contribuer à la francisation de leurs travailleurs étrangers temporaires afin de les conserver dans leur entreprise.

«Cette motivation-là, elle va demeurer, même si on enlève la subvention», soutient-il.

«Il devrait avoir un signal de coût qui lui est transféré (à l’entreprise) pour éviter justement que le gouvernement dise: "on assume tout"», ajoute M. Dubreuil.

Il recommande aussi de s’assurer que les groupes de francisation soient plus nombreux, notamment avec l'organisation «de formations multi-entreprises».

Thomas Laberge, La Presse Canadienne

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