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François Legault: «Je suis content de mon legs jusqu'à présent»

durée 10h00
6 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

QUÉBEC — «Quand je regarde l’économie du Québec, je suis content de mon legs jusqu’à présent et ça s'annonce bien pour les prochaines années, incluant pour un troisième mandat», a déclaré le premier ministre François Legault.

Au cours d'une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée dimanche, il a ainsi laissé entendre qu'il était fier de l'héritage économique qu'il était en train de laisser au Québec, à un an à peine des élections générales de 2026.

En chute constante dans les sondages depuis 2023, critiqué pour un resserrement budgétaire en éducation, menacé par un ralentissement économique, ébranlé par l’effondrement de Northvolt, M. Legault a néanmoins assuré qu’il allait livrer bataille au prochain scrutin.

«L’économie d’abord»

Appelé à discuter du legs qu’il aimerait que les Québécois retiennent, il a immédiatement évoqué son bilan économique, avant même d’autres engagements électoraux qu’il avait formulés, par exemple les maternelles 4 ans, les Maisons des aînés, etc.

«C’est l’économie d’abord», a-t-il répondu.

Puis il a rappelé qu’il avait négocié une nouvelle entente de 50 ans avec Terre-Neuve-et-Labrador, en décembre dernier, pour l’exploitation de la centrale hydro-électrique de Churchill Falls et l’augmentation de la production d’électricité par divers projets connexes.

«C’est un grand legs pour moi», a déclaré le premier ministre, en rappelant aussi les 200 milliards $ de projets de production d’énergie dans les cartons d’Hydro-Québec.

Il n’a toutefois pas parlé de la filière batterie, qui a pourtant attiré des milliards de dollars en investissements privés au Québec, mais qui a été entachée par le fiasco du projet d’usine de Northvolt en Montérégie.

Le chef du gouvernement caquiste a cependant abordé la question des «minéraux critiques», un des atouts du Québec, essentiels à la fabrication des batteries et appareils électroniques.

Défense

Et il a mentionné le nouveau filon potentiel pour le Québec, la défense, une industrie en forte croissance, en raison du réarmement annoncé par le gouvernement fédéral, mais aussi des investissements massifs de l’Union européenne - notamment en raison de la menace russe, de l’exigence de l’OTAN d’augmenter à 5 % du PIB de chaque État membre les dépenses dans ce secteur, des pressions américaines en ce sens, mais aussi des signaux du président Trump en faveur d’un désengagement US de la défense commune.

La toute récente mission de quatre jours du premier ministre à Paris, en juin, s’est révélée être en plus grande partie une prospection du secteur défense, une filière encore peu développée au Québec.

Il a notamment passé toute une journée au Salon aéronautique du Bourget, le grand rendez-vous biennal de l’industrie de l’aviation et de la défense.

Il n’y a toutefois pas eu d’annonces ou de signature de contrats majeurs, comme c’est souvent la coutume dans ce type de mission économique du premier ministre.

Semer des graines

Mais M. Legault a rappelé qu’il a rencontré des dirigeants de Thales, de Dassault, de Safran et d’Airbus, quatre géants industriels de la défense en France et dans le monde.

«Je leur ai demandé: pourquoi vous ne venez pas vous installer un peu plus au Québec?» a-t-il résumé.

«Ça reste ma priorité de créer des emplois bien payés au Québec», a poursuivi le premier ministre pour justifier ses démarches.

Plus tôt en juin, Ottawa a annoncé une enveloppe de 9 milliards $ supplémentaires par année en défense. M. Legault compte bien en faire profiter le Québec.

«Il faut s’assurer d’avoir des retombées», insiste-t-il.

De même, si les grands joueurs français de la défense veulent décrocher des contrats du fédéral, il faudra qu’ils s’installent au Québec et qu’ils embauchent, laisse entendre le premier ministre.

Il fait écho à la ministre fédérale de l’Industrie, Mélanie Joly, qui veut instaurer une stratégie industrielle de la défense, à l’image de la Stratégie nationale de construction navale, un plan présenté en 2010 visant à rebâtir l'industrie maritime du Canada, ses chantiers, par l'attribution de contrats de construction de bâtiments destinés à la flotte ou à la garde côtière.

«Avant de leur passer des commandes (aux joueurs comme Thales, Dassault, etc.), il faut s’assurer d’avoir des engagements de créer des emplois payants, a exigé M. Legault. Moi, je suis optimiste.»

Le premier ministre estime que par sa démarche, il engage le Québec dans une activité industrielle qui portera ses fruits à long terme.

«On a semé des graines qui risquent de pousser dans les prochains mois, les prochaines années», a-t-il conclu.

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne

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