Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Gaza: Carney a informé les États-Unis de la déclaration sans chercher à les rallier

durée 19h53
21 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le premier ministre Mark Carney avait prévenu le vice-président américain, J.D. Vance, que le Canada comptait diffusait une déclaration commune avec la France et le Royaume-Uni pour condamner l'offensive israélienne à Gaza et le blocage de l'aide humanitaire.

M. Carney a indiqué mercredi avoir communiqué l'information à titre de «renseignement» afin d'«informer» le bras doit de Donald Trump. Le premier ministre a ainsi laissé entendre que le but n'était pas de convaincre les États-Unis d'aussi signer la déclaration.

«J'ai mentionné au vice-président (…) la probabilité d'avoir cette annonce-là en ce qui concerne Gaza. Mais ce n'était pas une conversation», a dit le premier ministre au cours d'un point de presse à Ottawa.

M. Carney a rencontré dimanche J.D. Vance, au cours de son séjour à Rome, en Italie. Le lendemain, Ottawa, Paris et Londres déclaraient, tous ensemble, qu'ils s'opposent «fermement à l’élargissement des opérations militaires menées par Israël à Gaza».

«Si Israël ne met pas fin à cette nouvelle offensive militaire et ne lève pas les restrictions entourant l’aide humanitaire, nous prendrons d’autres mesures concrètes», menaçait-on, évoquant des «sanctions ciblées».

Questionné mercredi à savoir quelles sanctions le Canada considère prendre, M. Carney n'a pas voulu s'avancer.

«On va décider, mais (…) c’est la responsabilité du gouvernement d’Israël d'agir», s'est-il contenté de répondre.

Le premier ministre avait convié les journalistes pour faire le point sur la retraite de deux jours qu'il venait de conclure à Chelsea avec son cabinet. Le lac-à-l'épaule s'est déroulé entièrement à l'abri du regard des médias, qui ont été tenus à l'écart. Les journalistes n'ont donc pas eu l'occasion d'intercepter des ministres pour leur poser des questions dans le cadre d'impromptus de presse.

M. Carney a fait savoir qu'il avait partagé aux ministres — assermentés la semaine dernière — leur lettre de mandat.

Contrairement à la coutume qu'avait instaurée son prédécesseur, Justin Trudeau, chaque ministre n'a pas reçu une lettre de mandat individuelle pour dresser les priorités auxquelles il doit s'attaquer. Ainsi, le nouveau premier ministre a choisi de ne partager qu'une seule lettre de mandat commune à tous.

«Le Canada doit construire une énorme quantité de nouvelles infrastructures à une vitesse jamais vue depuis des générations, peut-on lire. Cela inclut l’infrastructure qui nous permettra de diversifier nos relations commerciales, de devenir une superpuissance énergétique dans les énergies propres et conventionnelles, de rétablir l’abordabilité des logements, et de protéger nos frontières et nos collectivités.»

La missive insiste aussi beaucoup sur la volonté du gouvernement Carney d'accroître la productivité.

M. Carney demande, par le biais de cette lettre, à chaque ministre, d'identifier, dans le cadre de ses responsabilités spécifiques, comment il compte s'y prendre pour atteindre les objectifs communs à chaque membre du cabinet. Le premier ministre souhaite que chacun établisse des «mesures de réussite en fonction desquelles (ils) évalue(ront) les résultats».

«On s’attendra à ce que vous fassiez preuve de leadership, que vous présentiez de nouvelles idées, que vous ayez une vision claire et que vous preniez des actions décisives – et on vous donnera les moyens de le faire», promet le premier ministre.

En point de presse, il a soutenu que «les prochaines semaines et mois seront cruciaux pour catalyser les changements que les Canadiens méritent». Il a ensuite énuméré des événements à venir, tels que la présentation du discours du trône et le sommet des dirigeants du G7.

Interrogé sur les tirs de sommations qui ont été tirés par l’armée israélienne près d'une délégation comprenant quatre diplomates canadiens en visite en Cisjordanie, M. Carney a répondu que «ce n'est absolument pas acceptable».

Il a ajouté qu'il est de la responsabilité de l'ambassadeur d'Israël de fournir des explications.

«C’est un autre exemple des affaires qui ne sont pas acceptables (dans la région)».

Un peu plus tôt dans l'après-midi, la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a annoncé qu'elle convoquait l'ambassadeur israélien.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge