GNL: François Legault se dit ouvert à étudier le projet de Marinvest à Baie-Comeau


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Par La Presse Canadienne, 2025
Après avoir rejeté en 2021 le projet GNL Québec notamment pour des raisons environnementales, le gouvernement Legault se dit maintenant ouvert à étudier la proposition de Marinvest Energy.
L'entreprise norvégienne veut construire à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, une usine de liquéfaction et un terminal maritime dans le but d'exporter du gaz naturel albertain vers l'Europe, a rapporté Le Devoir, vendredi.
Le mégaprojet inclurait un gazoduc de plusieurs centaines de kilomètres au Québec et possiblement l'installation de l'usine dans les eaux du Saint-Laurent.
Lors d'une annonce sur l'aluminium à Sept-Îles vendredi, le premier ministre François Legault a rappelé que les menaces de droits de douane de l'administration Trump ont changé la donne.
«Je vous confirme qu'effectivement, il y a des membres de mon équipe qui ont rencontré les promoteurs du projet à Baie-Comeau. C'est un projet qui est très préliminaire», a-t-il dit plus tard en mêlée de presse.
«La première chose qu'on va regarder, c'est les retombées économiques. Est-ce qu'il y a des emplois payants pour les Québécois? Est-ce qu'il y a des revenus qui peuvent aller aux Québécois?
«Si c'est payant pour les Québécois, on va le regarder. Si ce n'est pas payant pour les Québécois, on ne le regardera pas», a ajouté le premier ministre.
En 2021, son gouvernement avait pourtant mis la hache dans le projet GNL Québec à Saguenay.
Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, avait alors expliqué que le projet d'usine de liquéfaction de gaz naturel risquait de «défavoriser la transition énergétique».
Dans son rapport publié en mars 2021, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) concluait que la somme des risques du projet dépassait largement ses avantages.
L'entreprise n'avait pas réussi à démontrer que l'opinion publique était favorable, que le projet servirait à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et qu'il permettrait d’accélérer la transition vers des énergies propres.
En février 2022, dans un rapport de 285 pages, l'Agence d'évaluation d'impact du Canada avait fait savoir que le projet GNL Québec était susceptible de nuire à l'environnement.
L'Agence concluait que l'usine augmenterait les GES, que la hausse du trafic maritime sur le Saguenay nuirait à la population de bélugas, tandis qu’il y aurait également des effets négatifs sur les Premières Nations innues.
Le gouvernement Trudeau avait donc également décidé que ces impacts négatifs sur l’environnement étaient non justifiables dans les circonstances et avait refusé d'accorder son autorisation.
Or, depuis le début de l'année 2025, le gouvernement du Québec a envoyé plusieurs signaux comme quoi il serait favorable à la relance d'un tel projet.
Il a cependant indiqué qu'il fallait qu'il y ait de «l'acceptabilité sociale» et que le projet génère des retombées économiques pour le Québec.
Vendredi, Greenpeace Canada a exprimé son inquiétude dans un communiqué.
«Dans un monde qui se tourne vers les énergies renouvelables, ressusciter des projets d’infrastructures fossiles relève de la folie», a déclaré Louis Couillard, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace.
«Ces projets morts-vivants n’ont plus leur place dans notre avenir énergétique et ne devraient jamais voir le jour», a-t-il ajouté.
Caroline Plante, La Presse Canadienne