L'armée affirme qu'elle n'a pas l'intention d'armer la Garde côtière


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le gouvernement fédéral n'a pas l'intention d'armer la Garde côtière canadienne, a indiqué mardi le vice-chef d'état-major de la Défense devant un comité de sénateurs.
Le lieutenant-général Stephen Kelsey a souligné que la Garde côtière demeurerait une entité distincte, étant passée de Pêches et Océans Canada à la responsabilité du ministre de la Défense, David McGuinty. Il a également déclaré au comité sénatorial des finances que la force maritime civile ne serait pas armée.
Une certaine confusion règne au sein même de la Garde côtière quant à l'évolution de son mandat, alors qu'elle assume un nouveau rôle en matière de sécurité.
Le journal National Post, citant une source confidentielle de haut rang, a rapporté la semaine dernière que le gouvernement libéral envisageait d'armer la Garde côtière.
L'opposition officielle s'est concentrée sur la situation de la Garde côtière et presse le gouvernement d'expliquer comment il compte atteindre ses objectifs de dépenses auprès de l'OTAN.
Le porte-parole conservateur en matière de défense, James Bezan, a souligné que, pour être pleinement comptabilisée dans les contributions du Canada à l'OTAN, la Garde côtière devrait se concentrer davantage sur la sécurité nationale.
«Il reste encore beaucoup de détails à préciser, notamment la manière dont la Garde côtière canadienne sera intégrée à la Défense nationale, a affirmé M. Bezan à la CPAC le 9 juin. Vont-ils armer nos navires de la Garde côtière ? Vont-ils déployer des troupes à bord ?»
Le premier ministre Mark Carney a annoncé de nouvelles dépenses en matière de défense la semaine dernière et s'est engagé à intégrer la Garde côtière aux capacités de défense du Canada auprès de l'OTAN. Il n'a pas expliqué comment il envisage l'évolution du rôle de la Garde côtière.
L'annonce de M. Carney comprenait une augmentation d'environ 100 millions $ du budget de la Garde côtière.
M. Carney a également annoncé que le Canada atteindrait enfin son objectif de dépenses en matière de défense auprès de l'OTAN cette année. Depuis des années, le Canada ne respecte pas ses engagements de dépenses envers l'OTAN et subit de fortes pressions de la part de ses alliés pour qu'il augmente ses dépenses militaires jusqu'à atteindre le seuil de 2 % du PIB fixé par l'alliance.
Le lieutenant-général Kelsey a déclaré mardi au comité sénatorial qu'Ottawa ne représente qu'une petite partie du budget annuel de 2,5 milliards $ de la Garde côtière dans l'objectif de l'OTAN.
Jonathan Moor, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances du ministère de la Défense nationale, a expliqué aux sénateurs que le Canada comptabilise actuellement environ 60 % du budget de la Garde côtière dans ses calculs de dépenses pour l'OTAN.
Il a reconnu qu'Ottawa cherche des moyens d'augmenter la part du budget de la Garde côtière consacrée aux dépenses de défense.
«Je pense qu'il est possible, à mesure que la Garde côtière se tourne vers la défense, d'examiner ce pourcentage pour voir si un pourcentage supplémentaire peut être ajouté», a précisé M. Moor au comité.
Ottawa prévoit de doter la Garde côtière de davantage d'équipements de détection et de surveillance pour la collecte de renseignements.
Le premier ministre sera présent au sommet annuel de l'OTAN la semaine prochaine, où les États membres devraient s'engager à atteindre un nouvel objectif de dépenses de défense de 5 % du PIB.
La Presse Canadienne