L'avocat de Steeve Gagnon plaide que la tragédie d'Amqui est un accident


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Par La Presse Canadienne, 2024
L’avocat de Steeve Gagnon, Me Hugo Caissy, demande au jury de croire son client lorsqu’il affirme qu’il n’a pas foncé délibérément avec sa camionnette sur des piétons, le 13 mars 2023 à Amqui, mais qu’il a «échappé la route» en se penchant pour récupérer une capsule de cigarette électronique qui était tombée sur le plancher de son véhicule.
Il s'agirait donc, dans ce cas, d'un accident et non d'un crime et Steeve Gagnon devrait être acquitté.
Steeve Gagnon est accusé du meurtre prémédité de trois personnes et de tentative de meurtre de neuf autres personnes qui ont été blessées lors de la tragédie.
En livrant son plaidoyer, mercredi, Me Caissy a fait valoir que de nombreux éléments du témoignage de Steeve Gagnon sont véridiques et qu’il est «imprudent, mais pas invraisemblable» qu’il se soit penché pour ramasser quelque chose. Au soutien de son affirmation, il a souligné que la camionnette est montée à cinq endroits sur le trottoir, dont deux où ne se trouvaient aucun piéton.
L’accusé, a rappelé le juriste, bénéficie de la présomption d’innocence et que c’est à la poursuite de renverser cette présomption hors de tout doute raisonnable.
Cependant, si le jury ne croit pas son client et qu’il en vient à la conclusion que Steeve Gagnon a agi de façon volontaire, il ne peut pas, selon Me Caissy, conclure que c’était prémédité.
L’avocat s’est longuement attardé sur le fait que son client avait d’abord quitté son domicile pour aller faire un mauvais parti aux représentants de Service Canada, furieux qu’il était de voir ses prestations d’assurance-chômage interrompues. Des témoignages d’experts ont établi que Steeve Gagnon souffre d’un trouble délirant chronique et d’un trouble de personnalité qui se traduit par une impulsivité parfois incontrôlée, amplement démontrée en Cour par ses explosions de colère répétées à l’endroit du juge, du jury, des procureurs de la Couronne et même de son propre avocat.
Quant aux vidéos faites par Steeve Gagnon dans lesquelles il fait notamment référence à la possibilité d’aller frapper des enfants, l’avocat estime qu’elles sont «une expression de ses idées délirantes» et ne peuvent être vues comme une preuve de préméditation.
La poursuite devait suivre en après-midi avec sa propre plaidoirie.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne