L'homme qui aurait menacé de placer des bombes dans le métro plaiderait coupable


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — L’homme de 51 ans qui aurait déclaré à un employé de la Mission Old Brewery vouloir fabriquer des bombes et les faire exploser dans les transports en commun a renoncé à son enquête sur remise en liberté, lundi au palais de justice de Montréal.
Mohamed Abdullah Warsame comparaissait par visioconférence depuis le centre de détention Rivière-des-Pariries, à Montréal.
Son avocat, Me Vincent Petit, lui a demandé s’il reconnaissait que s’il y avait une enquête sur le cautionnement, avec les garanties qu’il était en mesure d’offrir à la Couronne, le tribunal en viendrait à la conclusion que sa détention est nécessaire jusqu’à la conclusion des procédures ou une révision de son cautionnement.
Le quinquagénaire a répondu par l’affirmative et la juge Joëlle Roy a aussitôt ordonné sa détention.
«Probabilité réaliste» qu'il plaide coupable
Me Petit a ensuite invité son client à être présent devant le tribunal pour la suite des procédures, le 1er octobre prochain, faisant valoir qu’il y avait «une probabilité réaliste que M. Warsame plaide coupable» à ce moment, mais celui-ci a refusé, disant préférer comparaître depuis la prison par visioconférence.
Mohammed Abdullah Warsame est accusé d’avoir proféré des menaces, une accusation pouvant mener à une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement, mais le procureur fédéral au dossier, Me Samuel Monfette-Tessier, a déposé un avis d’aggravation de la peine qui pourrait le faire condamner à la prison à perpétuité.
Première au Québec
Cet avis d’aggravation de la peine, une première au Québec, ne change pas la nature de l’accusation, mais bien de la peine en vertu de l’article 83.27 du Code criminel qui permet de déterminer qu’un acte criminel «constitue également une activité terroriste», ce qui entraîne automatiquement la prison à perpétuité.
Mohamed Abdullah Warsame a été arrêté le 5 juin et mis en accusation après que l’employé du refuge pour sans-abri eut signalé les intentions du quinquagénaire aux policiers.
Warsame a subi une évaluation psychologique après son arrestation, et les résultats ont été scellés à la demande de la défense.
Liens avec Al-Qaïda
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a révélé que Warsame avait plaidé coupable au Minnesota en 2009 pour avoir fourni un soutien matériel à l'organisation terroriste Al-Qaïda. Selon les éléments de ce dossier, le Canadien d'origine somalienne s'est rendu en Afghanistan en 2000 pour participer à des camps d'entraînement d'Al-Qaïda, où il a rencontré le fondateur de l'organisation, Oussama ben Laden. Il a ensuite envoyé de l'argent à l'un des commandants du camp d'entraînement terroriste.
Warsame a ensuite déménagé à Minneapolis, où il a continué à fournir des informations à des associés d'Al-Qaïda en 2002 et 2003. Il a été arrêté en décembre 2003 et a passé cinq ans et demi en isolement avant de plaider coupable. En 2009, Warsame a été condamné à 92 mois de prison fédérale, avec déduction du temps déjà passé en détention.
Déporté au Canada en 2010, il n'avait pas de domicile fixe au moment de sa dernière arrestation.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne