Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

La Nouvelle-Écosse présente l'ambitieux projet d'énergie éolienne en mer «Wind West»

durée 21h06
5 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — En réponse à la volonté du premier ministre Mark Carney de faire du Canada une «superpuissance énergétique», le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, lance l'idée d'accélérer considérablement le développement de l'industrie éolienne en mer naissante de la province.

Dans une vidéo en ligne publiée plus tôt cette semaine, M. Houston a expliqué espérer que le gouvernement libéral de M. Carney soutiendra un nouveau mégaprojet baptisé «Wind West» par le premier ministre.

«À l'heure actuelle, la Nouvelle-Écosse est à la veille d'une percée dans le domaine des énergies propres, a indiqué le premier ministre progressiste-conservateur dans cette vidéo habilement réalisée. Nous avons reçu un billet d'or (…) Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser filer ce moment.»

Le plan du premier ministre Houston prévoit la construction d'éoliennes en mer en nombre suffisant pour répondre à 27 % de la demande totale d'électricité du Canada.

«Cela semble exagéré, n'est-ce pas ? demande M. Houston pour la forme. Eh bien, ce n'est pas le cas.»

La vidéo a été diffusée discrètement lundi, la veille de la présentation par les dirigeants provinciaux et territoriaux du Canada de leurs projets d'envergure lors d'une réunion avec M. Carney à Saskatoon. M. Carney a expliqué que les projets jugés d'intérêt national pourraient être approuvés rapidement.

Par ailleurs, le gouvernement Houston n'a pas encore communiqué de détails sur le coût de son projet.

«La Nouvelle-Écosse ne peut pas entreprendre seule un projet éolien en mer de cette ampleur, a déclaré jeudi un porte-parole du gouvernement provincial dans un courriel. Saisir cette opportunité nécessitera une consolidation des ressources et une stratégie de développement industriel à l'échelle nationale, ainsi qu'un soutien fédéral important.»

Le communiqué précise que les nouvelles éoliennes pourraient être construites d'ici 10 ans.

La Nouvelle-Écosse ne possède pas d'éoliennes en mer, mais la province est en train d'obtenir des permis pour des projets qui pourraient produire jusqu'à cinq gigawatts d'électricité d'ici 2030.

Le nouveau plan de la province prévoit des financements privés et publics pour financer la construction d'éoliennes suffisantes pour produire 40 gigawatts d'électricité, soit huit fois plus que les projets actuellement à l'étude.

De plus, le premier ministre Houston affirme qu'un câble transcanadien serait nécessaire pour acheminer cette électricité vers d'autres marchés.

«Bien sûr, des questions se posent, dit-il alors que la vidéo le montre en train de serrer des mains et de marcher avec des ouvriers du bâtiment. Les grands projets soulèvent toujours des questions. Mais nous sommes déterminés à collaborer avec les Néo-Écossais pour garantir que ce projet profite à tous.»

Il a expliqué que de plus grands parcs éoliens en mer pourraient alimenter en électricité des centrales à hydrogène vert, des fabricants de batteries et des centres de données d'IA.

«Cela transformera notre économie, créera des emplois et soutiendra les familles, a-t-il souligné jeudi dans un communiqué. Ce serait une véritable révolution.»

Tim Houston a également renouvelé son soutien au projet d'oléoduc Énergie Est, aujourd'hui abandonné, qui prévoyait la construction d'un nouvel oléoduc reliant l'Alberta au Nouveau-Brunswick. Le projet avait été abandonné par son promoteur en 2017 en raison de la chute des prix du pétrole, de l'accumulation d'obstacles réglementaires et de l'opposition des politiciens du Québec et des groupes autochtones.

Cinq zones optimales

Par ailleurs, le premier ministre a clairement indiqué qu'Ottawa était prêt à dépenser des sommes importantes pour protéger le Canada des turbulences commerciales actuelles causées par le président américain Donald Trump.

«L'objectif est de créer la certitude (…) dont les constructeurs ont besoin pour catalyser des investissements massifs — des investissements qui feront du Canada une superpuissance énergétique», a expliqué M. Carney mardi.

En mars, le gouvernement Houston a affirmé avoir identifié cinq zones jugées propices au développement de parcs éoliens en mer.

«Le littoral néo-écossais est particulièrement prometteur, avec des vents forts et des conditions sous-marines favorables — notamment la profondeur de l'eau et la géologie — pour soutenir les projets d'énergie éolienne en mer», a expliqué la province dans un document de travail publié à l'époque.

Une évaluation régionale avait initialement recommandé huit zones potentielles d'énergie éolienne, mais un examen a réduit la liste à cinq en janvier. L'évaluation indépendante, qui a débuté en 2023, s'appuyait sur des études techniques, des levés géologiques, des données environnementales, des données sur les activités de pêche et les commentaires de la communauté.

Quatre des zones d'énergie éolienne choisies se trouvent au sud de la côte est de la Nouvelle-Écosse: le banc French, le banc Middle, le banc de l'île de Sable et le banc Emerald. La cinquième zone, connue sous le nom de Sydney Bight, se trouve au nord-est du Cap-Breton. Au total, ces zones extracôtières couvrent plus de 19 500 kilomètres carrés.

Une zone tampon de 25 kilomètres a été recommandée à partir du littoral néo-écossais et autour de l'île de Sable, une réserve de parc national.

L'Organisme de réglementation de l'énergie extracôtière Canada-Nouvelle-Écosse gérera un processus d'octroi de licences concurrentiel.

La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge