La Ville d'Ottawa convertit des bureaux inutilisés en logements provisoires


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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — La Ville d'Ottawa a transformé des bureaux inutilisés dans un immeuble du centre-ville en logements de transition pour 140 demandeurs d'asile, à quelques pâtés de maisons de la Colline du Parlement.
Le maire Mark Sutcliffe affirme que c'est la première fois que la Ville convertit des bureaux vides en logements temporaires, une initiative que les villes canadiennes s'efforcent de mettre en œuvre face à une crise du logement à l'échelle nationale.
«Transformer un immeuble de bureaux vacant en logements de transition est exactement le type de solution créative dont nous avons besoin en ce moment, a-t-il dit. Notre ville est confrontée à une véritable crise, une crise du logement et de l'itinérance, et cela représente un pas de plus vers la résolution de ce problème.»
Le projet utilise des murs modulaires pour aménager des chambres séparées — chacune avec un lit, un casier de rangement et une chaise — ainsi que des cuisines, des salles de réunion et des bureaux partagés.
Des cabines de douche et une buanderie sont réparties sur les trois étages des logements, ainsi qu'un espace de cotravail au rez-de-chaussée.
La conseillère municipale du centre-ville, Ariel Troster, a expliqué qu'un accès sécurisé à des logements temporaires et à des bureaux peut aider les nouveaux arrivants à sortir de la rue et à se concentrer sur leur nouvelle vie au Canada.
«C'est fondamentalement différent du système d'hébergement traditionnel, où les gens peuvent être dans des lits superposés, devoir faire la queue pour obtenir un lit, devoir enregistrer et repartir chaque jour et déambuler dans la ville», a-t-elle indiqué.
Le Centre catholique local pour les immigrants a indiqué que 35 employés seront présents pour offrir aux résidents une assistance complète, allant de l'aide pour les demandes d'asile et la recherche d'emploi aux repas et au soutien en santé mentale.
«La plupart de nos clients sont des demandeurs d'asile. Ils se sont retrouvés sans abri pour la seule raison qu'ils n'avaient pas de permis de travail, a expliqué Myriam Mekni, directrice générale du Centre catholique pour les immigrants. Une fois qu'ils pourront payer leur loyer, ils auront hâte d'emménager dans leur logement permanent.»
La transformation des locaux a coûté 5,6 millions $ et la ville a signé un bail de 10 ans pour le bâtiment.
Le cabinet CSV Architects a transformé les locaux en logements. Darryl Hood, directeur de l'entreprise, explique que transformer un espace commercial en logement pour plus de 100 personnes est un processus complexe.
«Le processus pour aller du point A au point B est assez long. Le plus grand défi est probablement de trouver le bon bâtiment, explique-t-il. Ils ont souvent eu plusieurs vies.»
M. Hood précise que le nouveau projet comprend des cuisines et des douches communes, car la création de véritables appartements avec plomberie séparée serait complexe et pourrait modifier l'humidité et la circulation d'air de chaque espace.
Le bâtiment abritait autrefois le cinéma Capitol, fermé vers 1970. Darryl Hood raconte avoir découvert des surprises dans tout le bâtiment, comme des poutres au plafond qui semblaient faire partie intégrante des salles de cinéma.
L'atrium du nouveau bâtiment a été construit à l'emplacement de l'ancienne billetterie, précise directeur de CSV Architects.
Le projet est lancé quelques mois après que la ville a renoncé à un projet d'hébergement des demandeurs d'asile dans deux grandes tentes de banlieue, qui avait suscité une vive opposition.
Mme Troster espère que le projet de son quartier du centre-ville pourra être reproduit en banlieue.
«J'espère vraiment que cela servira de leçon au reste de la communauté, que ce genre d'installations contribue à bâtir une communauté, qu'elles s'intègrent harmonieusement à notre communauté, qu'elles sont bénéfiques et que nous en avons de plus en plus besoin», a-t-elle souligné.
Dylan Robertson, La Presse Canadienne