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Le témoignage d'une cadre de Google reporté en raison d'un problème technique

durée 17h42
6 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Un comité parlementaire qui a convoqué en urgence des dirigeants de Google pour témoigner d'une décision du géant du web de limiter l'accès aux contenus journalistiques pour certains utilisateurs canadiens a fini par annuler sa propre réunion en raison de difficultés techniques.

Lundi, le Comité permanent du patrimoine de la Chambre des communes devait entendre Sabrina Geremia, la directrice nationale de Google Canada, après qu'elle et trois autres cadres ont été convoqués quelques jours plus tôt.

Mme Geremia a techniquement répondu à la convocation en se présentant, mais la présidente du comité a annulé la réunion avant qu'elle ne commence en raison de difficultés techniques qui ont empêché certains députés d'assister virtuellement.

Le comité prévoit de l'inviter à une autre réunion plus tard cette semaine tout en espérant ne pas avoir à soumettre une autre convocation.

La semaine dernière, quatre dirigeants de Google ont été convoqués après que la société a confirmé le mois dernier qu'elle effectuait un test de cinq semaines afin de limiter l'accès aux informations pour certains utilisateurs canadiens.

Le géant du web a déclaré à La Presse Canadienne qu'il évaluait une réponse possible à la loi sur les nouvelles en ligne proposée par le gouvernement libéral, qui obligerait les sociétés technologiques à payer les entreprises de presse pour la réutilisation ou des liens vers leur contenu en ligne. 

Les trois autres dirigeants invités par le comité – le PDG de Google Sundar Pichai, son président des affaires mondiales Kent Walker et son vice-président des nouvelles Richard Gingras – ont refusé de comparaître.

En réponse, le député néo-démocrate Peter Julian a déclaré qu'il prévoyait de présenter une motion pour que le comité informe la Chambre des communes qu'il y avait un refus pour la convocation. Il a dit qu'il avait l'intention de présenter la motion lors de la prochaine réunion. 

«Nous croyons en la responsabilité», a soutenu M. Julian lundi, arguant que les dirigeants auraient pu y assister virtuellement pendant une heure.

«Google a encore fait preuve d'un jugement extraordinairement mauvais, et ça ne va pas s'arrêter là. Ils ont été convoqués, ils ont désobéi à la convocation et il y aura des conséquences.»

La Chambre des communes n'a pas le pouvoir de convoquer des personnes à l'extérieur du Canada, mais les députés du comité ont décidé de tenter leur chance. La Chambre peut exécuter la convocation si les individus entrent au Canada, mais il s'agirait d'un geste inhabituel. 

Ce n'est pas la première fois que le PDG d'une grande entreprise technologique refuse de comparaître devant des parlementaires canadiens.

Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, propriétaire de Facebook, a refusé une convocation du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes en 2019.

La loi sur les nouvelles en ligne, également connue sous le nom de projet de loi C-18, a créé des tensions entre le gouvernement libéral et certains géants de la technologie, dont Google et Meta.

C'est l'un des nombreux projets de loi récemment proposés, avec la loi sur la diffusion continueen ligne et un projet de loi contre les crimes haineux, qui visent notamment à renforcer la réglementation des activités des entreprises sur internet.

Les grandes entreprises médiatiques canadiennes et le gouvernement libéral fédéral affirment que le projet de loi C-18 uniformiserait les règles du jeu pour les organes de presse qui rivalisent avec les géants de la technologie pour obtenir des fonds publicitaires. 

Mais ces entreprises et le Parti conservateur se sont opposés au projet de loi, arguant qu'il n'adopte pas la bonne approche pour aider le secteur des médias au Canada. 

Le géant Google a déclaré qu'il préférerait payer les médias canadiens par le biais d'un fonds monétaire plutôt que d'être réglementé par le gouvernement.

L'entreprise a fait valoir qu'elle est déjà l'un des plus grands soutiens financiers du journalisme parce que le trafic qu'elle envoie aux sites d'actualités aide les éditeurs à augmenter leur lectorat et à gagner de l'argent grâce aux pages vues, et parce que Google a des ententes pour la création de contenus avec plus de 150 publications à travers le Canada.

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Meta finance un certain nombre de bourses qui soutiennent des journalistes émergents à La Presse Canadienne. 

Mickey Djuric, La Presse Canadienne