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Le virage pragmatique de QS n’a pas fonctionné, clame Émilise Lessard-Therrien

durée 17h32
19 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par The Canadian Press, 2024

QUÉBEC — Quelques semaines après sa démission surprise à titre de co-porte-parole solidaire, Émilise Lessard-Therrien brise finalement le silence. Elle affirme que Québec solidaire (QS) a déjà entamé un virage pragmatique en 2021 lorsque Gabriel Nadeau-Dubois est devenu chef parlementaire du parti «avec sa garde rapprochée» et que cela n’a pas donné les résultats attendus.

«C'est l'éléphant dans la pièce. Est-ce que QS a considérablement progressé dans les sondages? Est-ce qu'il y a eu des gains supplémentaires? Non!» lance-t-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.

La démission choc d’Émilise Lessard-Therrien, seulement quelques mois après avoir été élue porte-parole solidaire, a plongé QS dans une crise qui a secoué le leadership de Gabriel Nadeau-Dubois.

Le chef parlementaire avait alors tenu une longue mêlée de presse à l’Assemblée nationale où il avait affirmé que QS devait devenir «un parti de gouvernement» avec un programme plus «pragmatique».

Lors du Conseil national de QS à Jonquière le mois dernier, les militants ont voté pour que le programme du parti soit «actualisé» et la Déclaration de Saguenay a été, pour l’essentiel, acceptée par les membres. Il s’agissait de deux conditions que Gabriel Nadeau-Dubois avait mises de l’avant pour amorcer son virage «pragmatique».

Selon Mme Lessard-Therrien, QS est déjà engagé sur la voie du pragmatisme depuis trois ans, sans avancées concrètes. Elle croit que le parti doit changer d'approche et c’est ce qu’elle aurait souhaité faire comme co-porte-parole.

«Sortir de la stratégie du bon élève, axée sur la raisonnabilité. J'avais envie qu'on aille jouer ailleurs et finalement ça n'a pas été possible», soutient-elle.

«Ça demande de profonds ajustements»

Dans un document cité par Radio-Canada, l’ex-porte-parole dit avoir quitté son poste parce qu’elle s’est sentie invalidée par le parti et qu’elle n’avait pas les ressources nécessaires pour faire son travail. Elle a aussi affirmé que le courant ne passait pas entre elle et son homologue masculin. Dans un message sur Facebook, Émilise Lessard-Therrien a écorché la «petite équipe de professionnel.le.s tissée serrée autour» de Gabriel Nadeau-Dubois.

Malgré les embûches auxquelles elle a été confrontée, l’ex-députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue continue de penser que d’avoir une porte-parole extra-parlementaire est une option viable pour QS.

«Ça demande de profonds ajustements et on doit être prêt à les faire ces profonds ajustements-là», dit-elle.

Émilise Lessard-Therrien a remporté la course en novembre face aux députées Ruba Ghazal et Christine Labrie.

Mme Ghazal a annoncé la semaine dernière qu’elle se représentait au poste de co-porte-parole solidaire. «Elle peut faire une porte-parole extraordinaire. (...) J'ai confiance qu'elle va savoir traduire les alignements plus pragmatiques en quelque chose de plus sensible, de plus affectif, dans lequel les gens vont se reconnaître», soutient Mme Lessard-Therrien.

Pour l’instant, elle écarte un retour en politique partisane «pour encore quelques années». Elle ne sera donc pas candidate aux élections de 2026. Émilise Lessard-Therrien souhaite toutefois encore s'impliquer pour «porter la voix de la ruralité et des régions».

Thomas Laberge, La Presse Canadienne

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