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Léon XIV dévoile la vision de son pontificat et nomme l'IA comme principale menace

durée 12h48
10 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

En présentant sa perspective sur son pontificat, le pape Léon XIV a mis en évidence les dangers de l’intelligence artificielle pour l’humanité. Il s’est également engagé à poursuivre les principaux objectifs de son prédécesseur François.

Lors de sa première audience officielle, il a cité à plusieurs reprises François, et particulièrement la mission qu'a décrite le pape argentin dans son exhortation apostolique de 2013. Il a clairement exprimé son engagement à rendre l'Église catholique plus inclusive et attentive aux fidèles, et à se soucier des plus démunis et des exclus.

Le souverain pontife a répété aux cardinaux qui l'ont élu son plein engagement en faveur des réformes du Concile Vatican II, qui a modernisé l'église dans les années 1960. Il a aussi mentionné que l'IA posait un défi pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.

Autre indication de ses priorités, le Vatican a révélé que Léon XIV, membre de l'ordre religieux de Saint-Augustin, conserverait la devise et les armoiries qu'il portait lorsqu'il était évêque de Chiclayo, au Pérou. La devise, «In Illo uno unum», a été prononcée par saint Augustin dans un sermon pour expliquer que «bien que nous soyons nombreux, nous sommes un dans le Christ unique».

Il a aussi effectué une visite surprise à un sanctuaire au sud de Rome: une église dédiée à la Vierge et d'une importance significative pour son ordre de Saint-Augustin.

Les habitants de Genazzano se sont rassemblés sur la place devant l'église principale abritant le sanctuaire de la Madre del Buon Consiglio (la Mère du Bon Conseil), attendant la sortie du pape, selon les images diffusées par la chaîne catholique italienne TV2000. Le pontife devait bénir la foule après ses prières.

Léon XIV avait déjà visité le sanctuaire géré par des frères augustins l'année dernière lorsqu'il était cardinal. C'est un lieu de pèlerinage depuis le XVe siècle.

S'identifier aux anciens papes

Léon XIV a expliqué que son choix de nom était entre autres lié à l'IA: son homonyme, le pape Léon XIII, a été pape de 1878 à 1903 et a jeté les bases de la pensée sociale catholique moderne. Son œuvre la plus célèbre est son encyclique Rerum Novarum (Des innovations) de 1891, qui traitait des droits des travailleurs et du capitalisme à l'aube de l'ère industrielle.

Le dernier pape du XIXe siècle a critiqué à la fois le laissez-faire capitaliste et le socialisme étatique, donnant forme à un courant d'enseignement économique singulièrement catholique.

Dans son discours de samedi, Léon XIV a déclaré s'identifier à son prédécesseur, qui a abordé dans son encyclique la grande question sociale de l'époque posée par la révolution industrielle.

«L'Église offre à tous son héritage de doctrine sociale, pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l'intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail», a-t-il déclaré.

Vers la fin de son pontificat, François s'est exprimé de plus en plus ouvertement sur les menaces que l'IA représente pour l'humanité et a appelé à un traité international pour la réglementer.

Il a averti que cette technologie puissante risquait de transformer les relations humaines en simples algorithmes. François a transmis son message au G7 lors de son discours à leur sommet l'année dernière, insistant sur le fait que l'IA doit rester centrée sur l'humain afin que les décisions concernant le recours aux armes, ou à des outils moins létaux, soient toujours prises par des humains et non par des machines.

Le pape argentin a également profité de son message annuel pour la paix de 2024 pour appeler à un traité international garantissant que l'IA soit développée et utilisée de manière éthique, arguant qu'une technologie dépourvue des valeurs humaines de compassion, de miséricorde, de moralité et de pardon est trop dangereuse pour être développée sans contrôle.

À bien des égards, le pape François considérait le missionnaire augustin Robert Prevost comme un héritier présomptif: il l’a nommé à la tête d’un petit diocèse péruvien en 2014, où il est devenu plus tard évêque et président de la Conférence épiscopale péruvienne, puis l’a appelé à Rome pour prendre en charge l’un des plus importants bureaux du Vatican, chargé de l’examen des nominations épiscopales en 2023.

Dans son discours, prononcé en italien dans la salle du synode du Vatican – et non au Palais apostolique –, le pape Léon XIV a fait référence à plusieurs reprises à François et au deuil suscité par sa mort. Il a cité la déclaration de mission du défunt pape de 2013, Evangelii gaudium (La joie de l’Évangile), comme une sorte de ligne directrice.

Il a cité l’insistance de François sur la nature missionnaire de l’Église et la nécessité de rendre sa direction plus collégiale. Il a insisté sur la nécessité de prêter attention à la parole des fidèles «en particulier dans ses formes les plus authentiques et les plus inclusives, comme la piété populaire».

Se référant à nouveau à la déclaration de mission de François de 2013, Léon XIV a cité la nécessité pour l'Église d'exprimer une «'attention affectueuse aux plus petits et aux laissés-pour-compte» et de s'engager dans un dialogue confiant avec le monde contemporain.

Nicole Winfield, The Associated Press

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