Les boutiques hors taxes réclament du soutien financier


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Une association représentant les boutiques hors taxes et un groupe de 15 maires de villes frontalières ont écrit une lettre au gouvernement fédéral pour demander un soutien financier et des éclaircissements sur les règles d'exportation.
L'Association frontière hors taxes affirme que ses membres ont vu leurs revenus diminuer de 60 à 80 % en raison du ralentissement du trafic transfrontalier, dans le contexte de la guerre commerciale avec les États-Unis.
«Il faut agir maintenant, sinon nos magasins hors taxes risquent de disparaître pour de bon», a clamé Philippe Bachand, vice-président de l'Association frontière hors taxes, lors d'une conférence de presse à Ottawa, mardi.
«Nos données récentes indiquent que certains de nos membres connaissent des pertes de revenus allant jusqu'à 80 % et près du tiers disent qu'ils risquent de fermer leurs portes si rien ne change», a-t-il ajouté.
Drew Dilkens, maire de Windsor, en Ontario, a déclaré que le commerce hors taxes a diminué d'environ 40 % au poste frontalier terrestre le plus achalandé du pays, le pont Ambassadeur menant à Détroit.
«Environ 6000 personnes traversent chaque jour la frontière entre Windsor et Détroit pour se rendre au travail. Et ces personnes continuent de traverser la frontière pour se rendre aux États-Unis», a fait valoir M. Dilkens.
«C'est vraiment du côté des voyages discrétionnaires que nous constatons que les Canadiens font des choix différents quant à leur entrée aux États-Unis, ce qui a un impact immédiat et considérable sur les activités hors taxes dans notre ville et partout au pays.»
L'association demande un soutien financier «immédiat» pour les boutiques hors taxes, qui, selon elle, sont souvent des employeurs clés dans les petites communautés frontalières.
La directrice générale de l'association, Barbara Barrett, a déclaré que son organisation n'avait pas de montant précis en tête, mais a soutenu qu'il s'agirait d'une somme modeste comparée aux autres aides liées aux droits de douane.
«Nous n'avons pas besoin de grand-chose. Notre industrie est très petite, donc, même si je sais qu'ils se concentrent beaucoup sur certaines des grandes industries, je dirais que, d'un autre côté, nous ne demandons pas grand-chose pour nous aider à traverser cette crise», a soutenu Mme Barrett.
L'association souhaite également que le gouvernement fédéral arrime les politiques de taxe d'accise et le statut d'exportation sur les règles américaines des boutiques hors taxes, ce qui, selon elle, les rendrait plus concurrentielles par rapport aux boutiques américaines.
Selon Mme Barrett, les boutiques hors taxes des petites communautés de l'Ouest et de l'Est du Canada subissent la plus forte baisse d'achalandage.
Mike Bradley, maire de Sarnia, en Ontario, a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une industrie «riche» et qu'il existait de solides arguments en faveur du maintien du secteur hors taxes.
«(Le gouvernement) a déclaré qu'il fonctionnerait comme une entreprise. Il existe de solides arguments commerciaux pour maintenir cette industrie en vie, a-t-il argué. Et la réalité est que, si l'industrie échoue partout au pays, un futur gouvernement devra, dans les cinq ou dix prochaines années, réinventer le secteur hors taxes.»
L'association représente 32 boutiques hors taxes à travers le pays.
David Baxter, La Presse Canadienne