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Les cellules cancéreuses se propagent en grappes, montre une étude

durée 11h03
14 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les cellules cancéreuses se propagent en grappes à travers l'organisme plus souvent qu'on ne le croyait jusqu'à présent, révèlent des travaux réalisés à l'Université McGill qui pourraient mener à des changements dans la manière dont on combat les métastases.

Cette découverte pourrait permettre aux médecins de repérer plus rapidement les personnes exposées à un risque élevé de propagation du cancer vers d’autres organes et, ainsi, orienter leurs décisions de traitement.

«Nous avons été étonnés parce que (la propagation en grappes) n'est pas vraiment connue dans le domaine», a dit l'auteur en chef de l'étude, le professeur David Juncker, qui dirige le département de génie biomédical de McGill.

L'étude a été menée chez des patients atteints d'un cancer de l'ovaire ou d'un cancer colorectal.

Environ le quart des décès qui surviennent chaque année au Canada sont attribuables à un cancer. Il se produit toutefois fréquemment que ce ne soit pas la tumeur initiale qui soit mortelle, mais plutôt les tumeurs auxquelles elle a donné naissance ailleurs dans l'organisme quand les cellules cancéreuses se sont propagées dans la circulation sanguine.

«C'est pour cette raison que le cancer est si mortel», a expliqué le professeur Juncker.

L'équipe de McGill a constaté que ce que les experts appellent des «cellules tumorales circulantes» (CTC) se détachent parfois en grappes en restant agglutinées les unes aux autres.

Ces grappes, expliquent les auteurs de l'étude, sont plus efficaces pour former des métastases. Mais comme elles étaient indétectables chez la plupart des patients, leur impact sur la propagation de la maladie a probablement été sous-estimé, voire pas du tout pris en compte.

L'équipe du professeur Juncker a maintenant mis au point une nouvelle méthode de microfiltration qui permet de capturer ces grappes qui circulent dans le sang à l'aide d'une membrane ayant le cinquième de l'épaisseur d'un cheveu humain.

La détection des grappes de CTC pourrait, dans un premier temps, mener à une meilleure évaluation du risque que présente le patient de développer des métastases, et donc d'adapter son traitement en conséquence.

«Le nombre de cellules et la morphologie des cellules dans ces grappes pourraient témoigner de la manière dont le patient répond à la thérapie, a dit le professeur Juncker. Ce serait une application très importante.»

De plus, rappelle-t-il, les tumeurs font partie d'un «écosystème». L'étude de ces grappes pourrait mener à une meilleure compréhension de l'environnement dans lequel existe la tumeur, et donc au choix des thérapies les plus appropriées.

Et si jamais on constate que les grappes jouent un rôle de premier plan dans l'apparition de métastases, des stratégies thérapeutiques pour les détruire pourraient être envisagées, selon les chercheurs.

Les conclusions de cette étude financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada ont été publiées par le journal médical Communications Medicine.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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