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Logement: Montréal de plus en plus inabordable, malgré une accalmie

durée 16h11
8 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Les locataires paient de plus en plus cher leurs loyers dans la région de Montréal, selon un rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Les loyers moyens pour un logement de deux chambres ont augmenté de 7,7 % dans la région métropolitaine au premier trimestre par rapport à l’an dernier, selon la mise à jour de l’organisme fédéral publiée mardi.

Cette augmentation fait suite à une hausse de 11,7 % à la même période l’an dernier.

Trouver un quatre et demi à moins de 1500 $ à Montréal n’est pas une chose facile. Le marché est très serré avec un taux d’inoccupation d’environ 1 %.

«La demande est encore très forte, il n'y a quand même pas beaucoup de logements nouveaux qui arrivent dans ces gammes de prix là, a expliqué le spécialiste de l’analyse du marché de l’habitation du Québec à la SCHL, Francis Cortellino, en entrevue. Donc, le marché est quand même assez serré

La recherche est plus facile pour ceux qui cherchent un logement plus haut de gamme, à plus de 2000 $, où le taux d’inoccupation est d’environ 5 %. «C’est vraiment une histoire de deux marchés, a dit l’économiste. (…) Il y a beaucoup de compétition.»

La SCHL n’a pas déterminé un seuil où le marché locatif serait à l’équilibre, mais M. Cortellino souligne que les taux d’inoccupation étaient d’entre 3 % et 4 % à Montréal de 2006 à 2016 et que les loyers suivaient l’inflation.

Avec la flambée récente des coûts du logement, l’abordabilité se dégrade à Montréal et ses environs. Le loyer a accaparé 13,3 % du revenu moyen d’un ménage montréalais de deux personnes, toujours au premier trimestre. Le poids du coût du loyer est en progression depuis 2020, où il était de 10,9 %.

L’indicateur ne représente pas la situation de tous les ménages, a reconnu d’emblée M. Cortellino. «Ce n'est pas tous les locataires qui vivent à deux personnes. Ce ne sont pas tous les locataires qui gagnent le salaire moyen.»

Notons que la progression des loyers est plus élevée que le taux d’ajustement du Tribunal administratif du logement (TAL), car les propriétaires profitent du départ de locataires pour ajuster les prix du loyer en fonction du marché.

L’espoir d’une accalmie

Le marché locatif devrait toutefois se tempérer dans les prochains mois, tandis que la construction de nouveaux logements progresse, a avancé M. Cortellino. «Il y a 23 000 appartements locatifs qui sont en construction dans la région de Montréal et ça, c’est un niveau quasi record.»

Au même moment, la baisse de l’immigration et le marché de l’emploi plus difficile pour les jeunes adultes viendraient tempérer la demande. Le spécialiste s’attend à ce que le prochain rapport annuel de la SCHL sur le marché locatif, prévu cet automne, «confirme possiblement» une augmentation du taux d’inoccupation.

Autre signe d’accalmie, les prix des loyers affichés, soit les logements vacants qui sont offerts sur le marché, ont augmenté moins rapidement à Montréal, tandis qu’ils sont en baisse dans plusieurs grandes villes canadiennes, notamment Calgary, Toronto, Vancouver et Halifax.

À Montréal, le prix du loyer affiché a augmenté de 2,0 % en moyenne, comparativement à une hausse de 8,4 % à la même période l’an dernier.

À Toronto, un plus grand nombre d’investisseurs ont eu de la difficulté à trouver preneur pour leurs condos et ont décidé de les offrir en location, a expliqué M. Cortellino. «Ça amène beaucoup de pression sur les loyers, beaucoup de compétition à Toronto. Dans le cas de Montréal, ce marché-là est beaucoup moins important.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

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