Ottawa pressé d'adopter un programme pour régulariser le statut des sans-papiers

MONTRÉAL — Des voix continuent de s'élever pour presser le gouvernement fédéral de mettre sur pied «le plus tôt possible» un programme de régularisation des migrants sans statut au pays. 

À la veille de la journée internationale des droits des femmes, des organismes ont témoigné à quel point la précarité dans laquelle vivent ces personnes sans statut migratoire frappe encore plus les femmes, souvent déjà discriminées en raison de leur sexe. 

Elles sont confrontées à diverses formes de violences, notamment sexuelles, en plus d'obstacles dans l'accès aux services et la défense de leurs droits, ont décrit des intervenantes du milieu communautaire en conférence de presse, mardi matin, à Montréal. 

Celles-ci représentaient, entre autres, Solidarité sans frontière, l'Alliance pour une justice de genre dans la migration, le Mouvement contre le viol et l'inceste, l'Écho des femmes de la Petite Patrie, la Mission communautaire de Montréal et le collectif Femmes de diverses origines. 

«Nous voulons dire que le programme de régularisation doit être une voie pour réparer les violences faites aux femmes sans statut», a revendiqué Bénédicte Carole Ze du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.  

De nombreux migrants actuellement sans statut sont arrivés au Canada comme demandeurs d'asile ou avec un permis de travail temporaire ou un visa d'étude, a indiqué Mme Ze. La perte de leur statut peut s'expliquer dans bien des cas par des raisons administratives. 

Le ministre fédéral de l'Immigration, Sean Fraser, planche sur un programme de régularisation des sans-papiers qui se fait attendre depuis des mois. Les organismes réclament d'Ottawa d'être inclusif dans ses critères d'admissibilité.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne