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Protéger des baleines grâce à l’intelligence artificielle

durée 16h28
10 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Une entreprise de Montréal utilise l’intelligence artificielle pour repérer les mammifères marins comme les baleines et les phoques ainsi que les ours polaires. La technologie développée par Whale Seeker permettrait de détecter ces animaux 25 fois plus rapidement que l’œil humain.

Les images aériennes font partie des outils utilisés par Pêches et Océans Canada ainsi que d’autres organisations pour comprendre le comportement des mammifères marins et mettre en place des mesures pour les protéger.

Une étude menée conjointement par la Division de recherche aquatique de Pêches et Océans Canada et l’entreprise Whale Seeker a comparé les résultats d’analyse d’images aériennes de bélugas et de narvals effectuée par des chercheurs avec l’analyse d’images faite par l’outil d’intelligence artificielle Möbius.

Les résultats, publiés dans la revue Frontiers in Marine Science, montrent que Möbius est parvenu à analyser 5500 images en 53 heures, alors que les chercheurs ont effectué le même travail, à l'œil nu, en 1300 heures.

«Cette technologie est aussi bonne qu’un humain pour détecter les baleines, mais 25 fois plus rapide», a indiqué Emily Charry Tissier, biologiste et présidente de l’entreprise Whale Seeker.

«Plusieurs des inventaires de mammifères marins que nous effectuons se basent sur l’analyse manuelle de photographies aériennes. Une des limites de cette méthode est le temps que requiert la lecture et le traitement des photos. Nous pensons qu’une solution automatisée, telle que Möbius, pourrait accélérer l’analyse des données, contribuant ainsi à une gestion durable et pérenne des populations de mammifères marins», a écrit Cortney Watt, coauteure et chercheuse à Pêches et Océans Canada, dans un communiqué de presse publié par Whale Seeker.

Éviter des collisions avec les bateaux

Selon Emily Charry Tissier, Möbius peut «sauver des baleines» en permettant par exemple à l’industrie maritime d’éviter les collisions avec les cétacés, en évaluant avec plus de justesse la nécessité de fermer ou non certaines zones de pêche.

«Ça permet d'avoir des données sur une échelle beaucoup plus petite dans le temps et dans l'espace» et «les décideurs sont capables de prendre des décisions beaucoup plus rapidement avec plus de précision».

Emily Charry Tissier a expliqué que pour l’instant, des compagnies de consultation qui réalisent des études d’impacts et de surveillances des mammifères marins, Pêches et Océans Canada, mais aussi des organisations de conservation des océans utilisent les données de l’entreprise qu’elle a fondée en 2018 avec le biologiste Bertrand Charry et le développeur informatique Antoine Gagné-Turcotte.

L’entrepreneuse souhaite maintenant que l’intelligence artificielle qu’elle a développée soit utilisée par «des organisations de gestion d'aires protégées et d'aires marines protégées», des ports, mais aussi Transport Canada.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne